Il fut un temps où l’union faisait la force.

La force du nombre n’est plus pour améliorer la situation de tous mais pour leur propre survie. Il y a une grosse différence entre l’intelligence d’un groupe et l’intelligence d’une foule. Il fut un temps où les groupes visaient une amélioration des conditions de vie dans la société. J’ai connu ce temps. Les groupes fonctionnaient selon un idéal. Mais le temps a passé. Le groupe s’est disloqué au profit de la foule.

La foule c’est un regroupement d’individus hétéroclites qui ne visent que leur bien-être. Cet article de Wikipédia définit ce que je pense des foules: https://fr.wikipedia.org/wiki/Foule

Les gouvernements réagissent aux mouvements des nombres, pas des objectifs. C’est triste car on a eu une société qui a produit le monde actuel, qui sous les assauts des foules se désagrège graduellement. Les regroupements sont passés du groupe à la foule. Les regroupements visent leur propre survie. Pas autre chose.

L’économie est le credo des gouvernements actuels. C’est l’objectif que les gens ont en commun. Il se compte et est facile de juger de plus ou moins. Mais quand on parle avec les personnes vivantes, une à une, ce n’est pas la priorité de bien des gens.

Redeviendrons-nous un jour une groupe? Je ne saurais dire. L’occasion donnée par les camionneurs est un point qui démontre que les gens ne se rassemblent plus mais s’agglutinent. La grogne individuelle est encore individuelle. Se transformera-t-elle en la poursuite d’un idéal commun? Si ça se produit de mon vivant j’aurai vécu l’ensemble du mouvement du balancier.

Bertrand (@BDmoi)

L’égocentrisme forcené de notre société.

Tout le monde se désole de ne pas être considéré à sa juste valeur. C’est tellement répandu que personne ne reconnaît les autres à leur juste valeur. Là sommes-nous rendus? Malheureusement je crois que oui. Notre société de consommation effrénée est tellement gavée que l’on consomme aussi les gens. On prend les autres pour quantité négligeable. Si il est pas content y a juste à aller ailleurs voir si j’y suis. L’autre n’a d’importance que s’il nous accorde son attention. C’est le syndrome de la notoriété. Tout le monde veut être célèbre.

La concentration des médias et les vues en cinémascope ont détourné l’attention des gens. Chacun veut sa clip de 7 secondes dans les nouvelles. On associe être reconnu au fait d’être connu. C’est excessivement triste. Les médias, bien qu’omniprésents, ne représentent qu’une infime partie de la population. La réalité est difficile à comprendre.

Notre société est morcelée et c’est peu dire. Morcelée parce que celle-ci n’a pas d’objectif commun. Les gens ont un objectif en commun soit celui d’exister et d’être reconnu à sa juste valeur. Mais il n’y a pas le but de former une société juste et unie. Au contraire on met excessivement l’emphase sur ce qui est différent plutôt que ce qui unit.

Il fut un temps où les gens devaient s’unir pour affronter les éléments. Et on a survécu mais en sera-t-il ainsi de la civilisation actuelle? Je ne saurais dire. Une chose est cependant certaine, On ne passera au travers que par l’ouverture aux autres. D’après moi, les médias sociaux peuvent servir ce but. Les médias pestent contre les réseaux sociaux et les démonisent. Mais, à terme, je crois que la réalité s’imposera et ceux-ci deviendront le vrai portrait de la réalité sociale. Les gens se regrouperont par affinités et s’uniront dans la diversité. Mais beaucoup seront sacrifiés à l’hôtel de la notoriété.

Le mouvement des camionneurs dépasse largement le mouvement et englobe une vaste partie de la population qui veut être entendue des gouvernements. C’est certain que les radicaux y participent, c’est dans leur nature. Cependant un vaste mouvement populaire de gens qui ne veulent pas être de la chair à consommation pour les politiciens. Ils veulent être reconnus comme citoyens à part entière. Être représentés et pas seulement gouvernés. Les gouvernements surévaluent la peur populaire de mourir. Les gens de tout âge existent. Il y a diversité dans la société. Il est temps de reconnaître ce qui nous unit dans notre différence.

Bertrand (@BDmoi)

La vie est beaucoup plus résistante que l’on croit.

Il faut absolument se convaincre que la vie profite de chaque occasion qui lui est donnée. La vie, propulsée par le hasard des mutations génétiques, est omniprésente sur notre planète. Le virus de la Covid19 semble en être la dernière mouture en date. Il y a eu le SRAS en 2003, qui s’est éteint par lui-même. Mais s’est-il raréfié et a-t-il muté? On le saura peut-être un jour.

Le monde humain est très différent de la Nature. La vie remplit les vides, ou comme je l’appelle, le hasard permet des opportunités. La vie, somme toute n’est que permutation d’atomes, d’éléments et de molécules. Elle se produit au cours de promiscuités temporaires. Le monde humain lui n’effectue pas cette permutation constante. Il doit attendre qu’un humain perçoive une opportunité. Il est bien des inventions qui sont dues au hasard d’expériences ratées. Le micro-onde, la batterie et autres articles. Mais plutôt rarement est-il qu’un individu est parti d’un but pour arriver à la situation prévue.

La Nature ne possède pas d’imagination. Elle se plie au hasard des rencontres ou des divergences. Le monde humain, lui, possède un avantage inconsidéré sur la Nature, l’imagination et les sens. Il peut choisir ses expériences. La Nature a le temps pour allié, dont le hasard profite, mais est-il surprenant que le monde humain ait évolué au rythme de la progression de l’espérance de vie? Pas du tout. La Science prend du temps. Pour progresser elle doit effectuer des permutations pour en déduire des lois scientifiques.

Nous avons donc d’un côté la Nature qui expérimente lentement mais constamment depuis des lustres et de l’autre l’homme, qui commence à être méthodique dans sa recherche. Disposera-t-il de suffisamment de temps?

Si l’humain ne détruit pas sa planète, il est appelé à de grandes réalisations. Mais ce faisant il provoque le hasard de la Nature. Nous sommes engagés dans une course où l’On perdra nécessairement. Pour aller vite il faut aller lentement. Il faut prendre son temps pour réaliser l’ampleur des permutations que l’On provoque par nos expériences. Les changements climatiques en sont un exemple que l’on peine à évaluer, la Covid19 en est-elle un autre? Qui sait? Le temps et l’expérience nous le diront.

Bertrand (@BDmoi)

Le destin est ce qui arrive au moment où on ne s’y attend pas. Proust

Peu de gens se préparent d’avance. Aussi ne s’attendent-ils qu’à ce qu’ils ont déjà vu. Quand on fait un budget de temps, ce qu’on devrait faire avant de faire un budget d’argent, il faut se donner du temps pour réfléchir. Mais on ne peut tout prévoir. La question que se pose peu de gens: y a-t-il un destin? Certains y croient d’autre pas. Personnellement j’annonce mes couleurs, je n’y crois pas. Je ne crois pas que notre destinée soit écrite et que l’on suive un plan préétabli.

Ce que je pense, c’est ceci. Le parcours d’un individu suit l’effet de 3 composantes de base outre le hasard. La génétique, la culture et l’expérience. La destinée d’un homme se bâtit un jour à la fois. ON navigue dans un monde d’opportunités auxquelles on se frotte consciemment ou inconsciemment. La plupart des gens regardent leur parcours de vie et ne s’estiment pas responsables de leurs résultats. J’ai écrit dans le passé, en juin 2017: https://bdmoi.mdugre.info/que-recolte-t-on-au-juste/

Cela explique bien des choses. Je ne crois pas à la destinée prévalent à la naissance. Je crois qu’on travaille notre champ jour après jour. On change jour après jour, suite à notre augmentation de culture et d’expériences. La plupart des gens subissent la monotonie des jours, répétés ad nauseam. Souvent on accuse la destinée pour ce qu’on estime ne pas mériter mais qu’il y a . Encore une fois vivons-nous en société. Le mouvement des autres peut avoir certaines influences sur nous. C’est ce que j’appelle le hasard. On ne peut tout prévoir mais encore peut-on être préparé en fonction du hasard. Avoir peu d’attaches personnelles, financières et sociales. Avoir une réserve pour les imprévus, pas de dette et avoir peu hypothéquer ses capacités futures.

Encore une fois lisez le texte que j’ai mis en lien dans ce blog et comprenez que le libre choix existe à condition que l’on choisisse. On a toujours le choix, Souvent quand on dit j’avais pas le choix, on avait le choix mais on n’a pris le moins pire des deux. Mais, a posteriori, souvent de rend on compte qu’il y avait une troisième, une quatrième… possibilité. Donc ce n’est pas que les opportunités manquent mais qu’on ne les voit pas. Le résultat c’est ça la destinée. Pas qu’elle soit écrite d’avance, mais, qu’elle se soit faite jour après jour. On baigne dans une mer d’opportunités encore faut-il regarder les yeux et le cerveau ouverts.

Bertrand (@BDmoi)

La loi est des principes de vie.

La loi est des principes de vie. N’est-elle tyrannie que si elle est imposée par un tyran. Un tyran n’est tyran que s’il s’est emparé du pouvoir par la force. S’il a été élu, il n’est que gouvernant qui peut être ou ne pas être élu à nouveau. C’est ça notre système démocratique. A-t-il besoin d’être modifié? Peut-être que oui peut-être que non. Personnellement, je le pense, oui. Comment? La question m’est posée?

  • Élections aux deux ans.
  • Remplacer le tiers des élus du peuple.
  • Choix d’un président par les élus.
  • Conseil composé de 100 élus par l’ensemble du peuple
  • Pas de parti politique
  • Un seul mandat de 6 ans pour chaque élu.
  • Lois votées par le conseil mais doit être avalisée par référendum populaire.
  • Une journée par mois pour consulter le peuple sur les lois votées par le conseil.
  • Élus sont responsables et imputables de leurs votes.
  • Toutes les promesses documentées pour vérification ultérieure.

Je pourrais continuer mais c’est irréel. Le chemin à parcourir à partir de la situation actuelle ne peut s’accomplir que par la souveraineté soudaine du Québec. L’inertie est trop grande. Les gens sont encore impressionnés par les personnes et non par le rôle. Legault a été élu par le vote. C’est ainsi. Il n’est pas un tyran il gouverne par collégialité. Il n’est pas Salomon, nul ne l’est. Encore n’est-ce qu’une histoire, pas nécessairement l’Histoire.

Alors à tous les détracteurs qui induisent le peuple dans cette voie de critiquer le gouvernant qu’ils ont élu démocratiquement, vous faites partie du gros problème. Vous prenez des vessies pour des lanternes et participez au règne de la discorde en temps difficile. On se bat contre un virus pas contre Legault. Travaillez à changer le système s’il ne vous plaît pas, mais de grâce, vos jérémiades pourrissent la vie à tous.

Bertrand (@BDmoi)

Tant qu’on n’a pas marché dans les souliers…

On a beau mettre les pieds dans les souliers de quelqu’un et marcher, on ne le connaît pas plus. Même si on marche dans ses pas. Il a déjà fait les traces, ce que nous n’avons pas fait. Le chemin de la compréhension ne commence pas par des pas dans ses souliers mais dans l’acceptation du fait que l’on n’est pas dans ses souliers. Il est un chemin beaucoup plus facile et profitable. Accepter que l’autre est l’autre. Tout au plus, si on essaie vraiment, peut-on essayer d’aider l’autre.

Donc il faut se servir de notre expérience pour essayer de faire apparaître des chemins possibles où il pourrait engager ses souliers. Vous ne trouverez pas LE chemin qu’il devrait emprunter. Tout au plus pouvez-vous lui indiquer DES directions. C’est à lui de choisir et de faire les pas. Pousser quelqu’un sur un chemin est aléatoire parce qu’il ne correspond pas à sa nature. C’est à lui de décider, selon sa perception.

Bien souvent, la personne que l’on veut aider contemple ses souliers et se désole du fait qu’ils sont usés. Ils sont encore bon pour un temps, mais pour aller où. Tout ce qu’on peut faire c’est de lui faire relever la tête et regarder l’horizon. Nous pouvons lui décrire ce qu’on voit de l’horizon mais lui verra peut-être, et même probablement, autre chose. L’important c’est qu’il se découvre une destination qui l’intéresse.

Là se situe notre pouvoir. Il faut savoir écouter pour pouvoir détourner son regard lentement. Lui faire relever la tête brusquement n’avance pas, vous lui faites mal au cou. Il doit la relever lui-même, et pas contraint. C’est énormément long et demande une grande patience. Pas nécessairement en temps mais en effort personnel que nous devons faire pour respecter le rythme de la personne. Je crois que la tolérance, la vraie, réside là.

Peu de gens sont tolérants, ils sont trop brusques, ils veulent un résultat immédiat. Mais le résultat ne dépend pas d’eux mais, de la personne que l’on veut aider. N’oubliez jamais le dicton: patience et longueur de temps font plus que force ni que rage.

Bertrand (@BDmoi)

Être tolérant n’est pas être patient.

Il faut bien faire la différence. La tolérance demande une certaine acceptation de la différence alors qu’être patient ne demande qu’à être capable de laisser le temps passer. On peut être patient et continuer à débattre. Mais il faut être tolérant pour discuter avec quelqu’un. La patience peut se révéler très importante quand jumelée avec la tolérance.

Bien des gens vont être patients parce qu’ils pensent que l’autre ne comprend pas. Mais ils seront totalement impatients si ils pensent que l’autre ne les écoute pas. Là est un des gros obstacles à la tolérance.

Quand on a le sentiment d’avoir été compris dans ce qu’on dit, on accepte plus facilement d’être en désaccord. Mais si l’autre n’a laissé passer notre parole sans l’écouter, en pensant simplement à son argumentation, bien souvent cela mène à la confrontation. On peut être tolérant à quelqu’un qui exprime sa dissension après avoir écouté ce qu’on avait à dire. Mais si il démontre qu’il n’a fait qu’attendre que l’On ait fini de parler? Alors bien souvent devient-on nous même impatient et intolérant.

La clé de toute communication est définitivement l’écoute active. Il faut souvent démontrer à l’autre que l’on a compris ce qu’il a dit. Ensuite passer à son contrargument si il y a lieu. Ne pas manifester que l’on a écouté est le plus grand obstacle à une communication effective. Cela amène impatience et éloigne tolérance.

Avoir le sentiment d’être compris est la plus grande satisfaction que l’on peut espérer. On va accepter beaucoup plus facilement la divergence d’avis si on a effectivement fait valoir son point. Patience et tolérance, bien souvent, ne sont que le résultat d’une bonne écoute L’inverse est malheureusement plus répandu. Aussi y a-t-il une grande polarisation sur des choses, somme toute, bien personnelles. On défend des positions sans s’enfarger dans la discussion. C’est, je crois, le grand malheur dans notre société. Cela empêche l’accord et la compréhension dans les communications. On peut facilement se rendre compte que l’autre a une position différente, et, si on a le sentiment d’avoir fait valoir son point, des deux côtés, peut-on se quitter sans acrimonie.

Le faible taux de rétroaction sur les réseaux sociaux est-il responsable d’une grande partie de la mauvaise réputation de ceux-ci? Ça et manifester son désaccord en des termes disgracieux, hors de propos et bien souvent émis par des individus frustrés.

Il faut rendre à César ce qui appartient aux réseaux sociaux. C’est l’individu qui fait usage de l’Outil. L’œuvre ne sera que ce que l’artisan en aura fait. Cela en dit beaucoup sur notre société.

Bertrand (@BDmoi)

Il fut un temps où on recherchait la complémentarité.

Il fut un temps où l’On recherchait la complémentarité et l’humanité a prospéré mais aujourd’hui on recherche la similarité. Est-ce pourquoi ça va si mal? Homme et femme se sont unis pour le meilleur et le pire. Il y a eu beaucoup de pires et quelques meilleurs. Mais l’humanité a prospéré. Bien des gens disent que l’on est en période de décadence. Est-ce réel? J’ai une certaine tendance à le croire.

Le vingtième siècle est celui où l’On a joué à l’apprenti sorcier. On a découvert l’énorme pouvoir de l’énergie pétrolière et électrique. Combiné à celui du cerveau humain et de la chaîne de montage, une formidable explosion est survenue, dans tous les sens du terme. Psychologiquement, la décadence est inévitable. J’en suis certain maintenant.

Qui se ressemblent s’assemblent. C’est le nouveau credo personnel. La facilité de vivre de certains privilégiés, et les exemples sont nombreux, fait ressortir les inégalités de plus en plus inégales sur la planète. La classe moyenne diminue comme une peau de chagrin soit parce certains accèdent à la prospérité ou que d’autres sombrent dans la pauvreté matérielle. Il y a une énorme polarisation des idées. Quand les gens se sentiront totalement polarisés entre possédants et possédés il y aura affrontement. La masse contre la puissance matérielle. Aurons-nous atteint la maturité philosophique avant? Je ne saurais dire. Mais la course est grandement avancée.

Nous avons les outils pour arriver à s’entendre et même à s’écouter. Les communications, les distances, le temps, plus rien ne nous empêche de progresser. Mais en profiterons-nous? Les dés roulent encore beaucoup mais vont bientôt se fixer. Je ne sais le futur. La folie va-t-elle se produire ou la sagesse va-t-elle finir par s’imposer. L’individualité a produit le présent, le génie de quelques hommes a permis de grandes enjambées qui semblent nous avoir divisés mais qui en fait font ressortir le pouvoir de l’individualité et de la différence. Le manque de tolérance semble nous réunir. Qu’adviendra-t-il de tous? Ce n’est pas affaire de destinée mais bien d’approche de la Réalité.

Bertrand (@BDmoi)

L’âge d’or?

Combien de personnes pensent que la mort les a oubliés? Dans notre société? Beaucoup plus qu’on ne pense. Beaucoup de personnes en grand âge espèrent, de jour en jour, que la vie leur apporte une ration de changement. La vie n’est changement que lorsqu’on le provoque. La plupart des changements qui se produisent opinément sont plutôt bien rares. Bien des personnes très âgées vivent par la vie des autres. Celles qui n’ont plus de famille vivante ou d’amis de leur âge, d’intérêts personnels ou encore pire diminuées par un handicap de la vue ou de la mobilité ont des journées longues et monotones.

Subir la fin de vie, tel est leur lot. Elles reconnaissent le droit des enfants, des autres à leur vie privée. Cependant elles vivent dans une immense solitude. On a ajouté des années à l’espérance de vie mais ce faisant a-t-on fait disparaître l’espoir de vie de ces années. A-t-on fait perdurer le temps de l’attente de la mort? Dans les 50 dernières on a rajouté plus de 7 ans à l’espérance de vie. La pandémie nous amènera un petit recul mais ce sera peut-être temporaire.

J’aimerais bien savoir combien de gens ont ajouté des années à leur vie et combien ont eu une vie durant ces années. Mon impression personnelle est que ça se situe en corrélation directe avec l’état de santé ou de pauvreté des individus. Comme disait le philosophe Yvon Deschamps: mieux vaut être riche et en santé que pauvre et malade. Mais ce n’est pas donné à beaucoup. Qu’y pouvez-vous? Beaucoup plus que vous ne pensez. L’entraide a toujours sa place et ne coûte pas souvent beaucoup. Un simple coup de fil peut faire beaucoup. Les gens âgés aiment bien parler d’avant. Pourquoi ne pas appeler une autre personne âgée? Avec elle vous pourriez vous parler de votre temps d’avant respectif.

Bertrand (@BDmoi)

Il est très difficile de RESPECTER l’autre.

Bien souvent faut-il se faire violence car il est bien plus facile de se montrer magnanime (sentiment de supériorité) que respectueux de la liberté de chacun. On juge selon nos critères et notre expérience. C’est humain mais très préjudiciable. A-t-on le droit de juger de la vie d’un autre?

Une des grandes leçons que m’a servie mon père, et j’ai encore de la difficulté à l’apprendre, c’est de ne pas juger l’autre, lui, en personne. On peut juger les autres en terme de généralités mais pas l’autre. Il est très difficile de respecter la liberté d’une personne. J’ai encore de la difficulté à ne pas juger une personne qui se plaint. Je dois fermer les yeux et ne pas chercher à voir la dichotomie évidente de ses paroles et ses actes.

J’ai malheureusement beaucoup d’exemples sous les yeux et ça me fait bien suer. Toutes les personnes ont un immense pouvoir, celui de raisonner et de se raisonner. J’ai fumé 45 ans, 2 à 3 paquets par jour. Ça m’a pris une quarantaine d’essais, sur 3 ans, pour arrêter de fumer, il y a 9 ans. J’ai eu des pensées suicidaires récurrentes pendant une quinzaine d’années sur une période de 30 ans. J’ai harnaché ma raison pour cesser de faire un enfer de ma vie. C’est difficile mais c’est faisable, j’en suis la preuve. Mais en aucun cas ne puis-je juger de l’incapacité des autres de le faire.

Alors j’attends. J’attends quoi? Que l’autre m’en parle de l’enfer de sa vie. Et quand il le fait je lui pose la question qui tue: veux tu vraiment qu’on en parle?

Tout est là. Après avoir posé la question, il faut attendre la réponse. Elle peut prendre des minutes, des jours, des mois et même des années à venir. La première réponse est souvent automatique mais, dès qu’on dit ce qu’on a entendu de lui et de ce qu’on a vu de ses agissements, ça craque.

Il ne faut pas juger de l’autre, il faut respecter sa liberté. J’essaie de répondre aux demandes selon mon point de vue. Mais encore faut-il juger de la sincérité de la demande. Peu de gens font un exercice sincère de contrition ou même de simple regard sur la cohérence, ou l’incohérence, qui les habite. C’est ça la plus grande difficulté à admettre. Les gens, beaucoup, se mentent et ne voient pas leur vie.

Ceci étant dit: quand on a essayé d’ouvrir les yeux d’une personne, bien souvent agrée-t-elle. Mais de là à passer aux actes? L’esprit est fort mais, la chair est faible. Il faut absolument respecter son droit à l’inertie. Ça c’est le pire. Il est un dicton qui dit: patience et longueur de temps, font plus que force ni que rage.

Donnez-moi la force de changer ce que je peux changer …

Bertrand (@BDmoi)