Il est très difficile de RESPECTER l’autre.

Bien souvent faut-il se faire violence car il est bien plus facile de se montrer magnanime (sentiment de supériorité) que respectueux de la liberté de chacun. On juge selon nos critères et notre expérience. C’est humain mais très préjudiciable. A-t-on le droit de juger de la vie d’un autre?

Une des grandes leçons que m’a servie mon père, et j’ai encore de la difficulté à l’apprendre, c’est de ne pas juger l’autre, lui, en personne. On peut juger les autres en terme de généralités mais pas l’autre. Il est très difficile de respecter la liberté d’une personne. J’ai encore de la difficulté à ne pas juger une personne qui se plaint. Je dois fermer les yeux et ne pas chercher à voir la dichotomie évidente de ses paroles et ses actes.

J’ai malheureusement beaucoup d’exemples sous les yeux et ça me fait bien suer. Toutes les personnes ont un immense pouvoir, celui de raisonner et de se raisonner. J’ai fumé 45 ans, 2 à 3 paquets par jour. Ça m’a pris une quarantaine d’essais, sur 3 ans, pour arrêter de fumer, il y a 9 ans. J’ai eu des pensées suicidaires récurrentes pendant une quinzaine d’années sur une période de 30 ans. J’ai harnaché ma raison pour cesser de faire un enfer de ma vie. C’est difficile mais c’est faisable, j’en suis la preuve. Mais en aucun cas ne puis-je juger de l’incapacité des autres de le faire.

Alors j’attends. J’attends quoi? Que l’autre m’en parle de l’enfer de sa vie. Et quand il le fait je lui pose la question qui tue: veux tu vraiment qu’on en parle?

Tout est là. Après avoir posé la question, il faut attendre la réponse. Elle peut prendre des minutes, des jours, des mois et même des années à venir. La première réponse est souvent automatique mais, dès qu’on dit ce qu’on a entendu de lui et de ce qu’on a vu de ses agissements, ça craque.

Il ne faut pas juger de l’autre, il faut respecter sa liberté. J’essaie de répondre aux demandes selon mon point de vue. Mais encore faut-il juger de la sincérité de la demande. Peu de gens font un exercice sincère de contrition ou même de simple regard sur la cohérence, ou l’incohérence, qui les habite. C’est ça la plus grande difficulté à admettre. Les gens, beaucoup, se mentent et ne voient pas leur vie.

Ceci étant dit: quand on a essayé d’ouvrir les yeux d’une personne, bien souvent agrée-t-elle. Mais de là à passer aux actes? L’esprit est fort mais, la chair est faible. Il faut absolument respecter son droit à l’inertie. Ça c’est le pire. Il est un dicton qui dit: patience et longueur de temps, font plus que force ni que rage.

Donnez-moi la force de changer ce que je peux changer …

Bertrand (@BDmoi)

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire le pourriel. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.