Tout va très bien, Mme la marquise.

Les  infirmières sont à bout et les débutantes sont frileuses à mettre la main dans le tordeur. Les enseignants sont en crise d’autorité. Les routes sont remplies de nids de poule, la circulation est bouchée à Montréal, la justice est bloquée par les riches qui font perdurer les causes et embourbent les cours, et quelques autres problèmes qui semblent tous insolubles.

Mais il semble que je suis négatif. La solution est de voir avec des lunettes roses. Du moins c’est ce que le sinistre Barrette affirme. Il n’y a pas de bouton “RESET” sur la société. C’est triste, mais c’est ça.

On est vraiment mal barrés, comme diraient les Français. Mais eux aussi sont dans le marasme. Mais pas juste eux. Le monde entier est au bord de la catastrophe. C’est du moins ce qu’en disent les médias. Tous les médias. Et chacun de ceux-ci identifie des causes et des protagonistes.

Qu’y a-t-il à faire? La première chose est de prendre un bon café ou un thé, c’est selon. Il faut se réveiller tranquillement. Ne pas prendre les nouvelles au pied de la lettre. Regarder ce qui se passe autour de soi et prendre conscience que ce n’est pas si pire. Se rassurer quoi, et faire baisser le taux d’adrénaline dans le sang.

Mais on est dans une société de gens qui adorent l’adrénaline. Les gens sont drogués et n’ont de cesse de se sentir vivants. Se sentir vivants. L’APPARENCE DE VIE, plus que la vie elle-même. Nous agissons avec un rythme toujours plus accéléré. La Terre tourne tellement vite, qu’elle est sur le point de s’échapper de l’attraction du soleil.

Les Africains courent après leur prochain repas. Les Chinois courent après le train de l’augmentation du PIB. Les Européens et les Américains, le monde occidental, courent après l’augmentation de la richesse, pour pouvoir enfin commencer à la partager.

Bref, la vie n’a de sens qu’au niveau de l’humain et du vivant. Un humain à la fois c’est  possible de comprendre, son comportement. Mais en groupe, tout est confus. On épuise la Planète, on éradique les espèces animales, on subit les changements climatiques et tout ça, pourquoi? La réponse, offerte par les religions, toutes, c’est un après-vie quelconque. Et chacun pense que son après-vie est meilleur que l’après-vie de l’autre. Certains vont même jusqu’à précipiter l’après-vie des autres pour les libérer, leur faire prendre conscience que c’est cet après-vie qui est le vrai.

Tout ça c’est de la frime. Il n’y a qu’une chose qui compte. On est vivant le temps que l’on respire et on arrête de vivre quand le respire arrête. Certains ont même besoin de machines pour respirer. Alors le bouton “RESET” est en nous. Chacun de nous. Un par un. Mais personne ne pèse dessus. On est trop occupés à courir après l’adrénaline.

Personnellement, j’ai la conviction d’avoir trouvé le sens de ma vie. Il est simple. Vivre, tranquillement, ne pas embarquer dans la course à la consommation, suivre mon diabète pour avoir des conditions plus agréables, aider mon prochain dans les limites du possible. Essayer de réveiller le monde autour de moi. En gros, faire profiter les gens autour de moi de mes talents,et, si possible avoir du plaisir à voir passer les heures et les jours.

Profiter de la vie? C’est profiter du temps qui passe pour exhaler son parfum, comme une fleur. Celle-ci tire de son environnement sa subsistance, profite de la respiration cellulaire, attire les insectes pour échanger avec les autres fleurs les germes de la vie.

Pourquoi ne peut-il en être aussi simple pour les humains? C’est à cause des humains. Ils vénèrent le même Dieu pour la plupart, le Dieu argent. Il est facile de le vénérer. On peut le compter, l’accumuler,  le conserver et s’en draper. L’argent est rendu l’habit des gens qui , comme le roi du conte, se promènent tous nus en se pensant couverts d’étoffes fabuleuses. Ils imaginent vivre et se comparent et se consolent. Ils ont peur de se regarder dans le miroir et de se désoler.

Ce matin, j’écris un texte plus long que j’en ai l’habitude. C’est l’essentiel de tout ce que j’ai pensé dans ma vie. De toutes les odeurs que j’ai respirées. Je pense ainsi depuis un bon bout de temps. Curieusement je n’ai pas eu de périodes de dépression, depuis ce temps. Comme j’ai débuté ce texte, ce ne sont pas les raisons d’être en dépression qui manquent. Alors, j’en profite pour vous dire, passez une bonne journée et ayez l’impression de vivre, puisque c’est ce que vous recherchez.

Le printemps arrivera, en temps et lieu, puis la Terre continuera de tourner sur elle-même et autour du Soleil et tout continuera d’une façon ou d’une autre. Je vis comme dans le jour de la marmotte, le film. Une journée qui se répète jour après jour, et pendant laquelle j’essaie de m’améliorer. Bonne chance à tous.

Bertrand (@BDmoi)

 

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