Où cela mènera-t-il?

Ultimement, il n’y aura que ceux qui investissent en pressurisant au maximum les producteurs au détriment des consommateurs.

La robotique évoluant tranquillement, malgré toutes les acclamations des spécialistes, nous aurons droit, je le crois, à une standardisation de la production. Les coûts en capitaux deviendront faramineux mais bas, comparativement au coût des ressources humaines. Aussi on robotisera le gros de l’ouvrage, au détriment des humains qui occuperont soit le haut travail de techniciens qui s’occupent de l’entretien des robots, qui en viendront à s’entretenir eux-mêmes, ou le bas travail de manœuvre non-spécialisé, ouvrage trop minutieux ou disparate pour les robots.

Je ne crois pas que l’on obtiendra une société homogène. L’enrichissement des riches et l’appauvrissement de la base étiolent une classe moyenne de plus en plus ténue. Cela ira en augmentant. Mais la société corrigera cet état de fait. C’est ce que les optimistes ne cessent de dire; créer la richesse avant de la partager. Mais ça ne marche pas. Peu importe le niveau de la richesse d’une société celle-ci ne percole pas vers la base. Elle demeure de plus en plus dans les hautes sphères et la part des autres diminue comme peau de chagrin.

Les robots, en s’attribuant les tâches répétitives programmables, enlèvent ce qui faisait le pain et le beurre de la classe moyenne. Donc les humains non spécialisés s’occuperont des tâches spécialisées de production ou d’entretien. On parle aujourd’hui de société de communications. Mais c’est fallacieux, analyser un budget aujourd’hui, comparativement à celui des années 50 et on réalise combien la part des arts et des communications a grandi, pourtant elle ne permet aucune accumulation, ce sont des dépenses vides. L’argent des communications va aux moyens de diffusion. On a de la difficulté, de plus en plus, de rémunérer la production de contenu. La place de l’humain serait de produire des éléments de culture mais ceux-ci ne seront pas rémunérés pour les réaliser, ou si peu, comparativement.

Donc c’est le dilemme total, on disposera de temps pour faire des œuvres que les gens n’auront pas d’argent pour acheter. Actuellement on récompense, dans notre système, le capital. Capital financier, capital mécanique et capital humain. Les robots, fabricant la majorité de la production, accapareront une grosse partie de la récolte pour leurs propriétaires. Cette vue est si possible, qu’aujourd’hui, on parle de verser un salaire aux robots. Absurdité que seul le système capitaliste peut produire.

Plein de voies s’ouvrent pour palier à cette vue glauque de l’avenir humain. Laquelle ou lesquelles on empruntera dépend de nous. J’aurai d’autres articles qui en feront quelques démonstration. À vue de nez, je crois que la plus prometteuse est celle du revenu minimum garanti, mais je n’en suis pas certain. Aussi c’est pour mettre une touche d’optimisme que j’en parle. Il y a plusieurs options. Continuons, on ne peut reculer.

Bertrand (BDmoi)

 

2 réflexions au sujet de “Où cela mènera-t-il?”

  1. Il y a actuellement des expériences de revenue minimum garanti en cours. 600 à 800$ par mois. guère plus que l’assistance social. À la fin du XIXe siècle les grands financiers de Londres disaient qu’ils allaient verser aux ouvriers juste assez de salaires pour qu’ils puissent se reproduire (ils avaient besoin des bras). Au début du XIXe en Angleterre Thomas Malthus disait qu’il n’y aurait pas suffisamment de ressources pour tous. Il fallait limiter les naissances des pauvres. Bill Gates croit beaucoup en la théorie Malthusienne. Sa fondation investira 4 milliards de dollars en contrôle des naissances en Afrique. Les robots ne sont que main-d’oeuvre de remplacement avant que la population ne se mette à se réduire drastiquement comme il a été prévu par le club de Rome en 1972. https://blogs.mediapart.fr/jean-paul-baquiast/blog/080412/1972-2012-le-club-de-rome-confirme-la-date-de-la-catastrophe . Récemment le même Bill Gates a proposé du bout des lèvres que les propriétaires de robots paieraient des taxes de compensation sociales pour le robots. Un robot qui remplace 12 travailleurs ne verse pas de fonds de pension, pas de chômage, il n’a pas de retenues à la source, il n’a aucune charge sociale et en plus il engendre des rabais d’impôt à l’achat et à l’entretien. Socialement chaque robot représente une perte nette représentant la valeur de plusieurs citoyens. Imaginez le jour où nos descendants iront faire du lèche vitrine devant une usine pour voir travailler un humain à côté de l’affiche montrant le robot du mois. ;-))

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