Mourir: cesser de vivre ou cesser de souffrir.

C’est une question qui ne se résout que dans la tête d’une personne et uniquement de cette personne. Il est très peu de raison pour vouloir mourir. Généralement c’est suite à des tourments pénibles et incessants. Tourments physiques et psychologiques.

Mais on peut vouloir cesser de vivre pour une multitude de raisons. Presque toutes circonstancielles et temporaires. Il faut faire la différence entre maladie mentale et détresse de vivre. Il y a presque toujours moyen de faire durer la personne. Par médication ou par aide directe. Mais ceux qui jugent que les autres doivent perdurer ne sont pas souvent ceux qui sont prêts pour mettre la main à la pâte. C’est une chose de parler mais encore faut-il être prêt à aider.

IL m’a fallu 7 psychiatres pour obtenir un diagnostic et trouver celui avec qui je peux échanger honnêtement et qui ne me prend pas pour un attardé mental de 5 ans. Il me suit depuis 1990, je suis très privilégié. Je suis intelligent et je sais que j’ai un trouble bipolaire. Je sais qu’il n’y a pas de guide sur ma biologie personnelle. Pour savoir si un médicament a un bon effet il faut le prendre régulièrement suffisamment longtemps. Les effets secondaires indésirables se manifestants bien souvent en premier et s’apaisant ensuite. Il faut du temps et des essais. Ça a pris, dans mon cas, entre 20 et 25 ans pour trouver une recette qui fonctionne à long terme. Depuis ce temps je suis bien. Ou presque toujours.

Il a fallu trouver le bon psychiatre, la bonne combinaison de médicaments et surtout la relation psychiatre-client. Tous ne peuvent soigner n’importe qui. N’importe qui ne peut être soigné par tous. Me voyez-vous venir?

Il n’y a pas un psychiatre sur TERRE qui peut décider si une personne a assez souffert ou pas. Tout comme les médicaments, il faut avoir TOUT essayé avant d’en venir à l’acte ultime. Il n’y a qu’un domaine de la santé mentale qui puisse faire l’objet de l’aide médicale à mourir, c’est celui de la démence. Qu’une personne, alors qu’elle avait les facultés normales de son existence, décide à l’avance de son sort advenant une perte de conscience de la vie.

Ceci n’est pas une opinion finale mais, je crois qu’elle est suffisamment claire pour aider à solutionner la situation. Personnellement, je ne saurais être une charge pour personne. Encore faudrait-il que je le sache, que le processus soit d’une certaine lenteur pour que je puisse décider. Quand le problème se pose réellement, la personne ne sait pas qu’elle est une charge. Donc, est-elle une charge? Qui peut répondre?

Bertrand (@BDmoi)

2 réflexions au sujet de “Mourir: cesser de vivre ou cesser de souffrir.”

  1. Ce ne doit pas être un choix de société la plupart du monde ne savent pas de quoi elles parlent,seules les personnes atteintes et leurs familles devraient être en mesure de décider si oui ou non on peut passer à l’acte selon ce qu’ils ont vécu et vivent,quand la médecine ne peut rien faire et que la souffrance est intolérable,on ne laisse pas souffrir un animal pourquoi laisser souffrir un humain mais seulement quand il n’y a plus rien à faire.

    1. Tu as absolument raison et tu as tort. La famille n’a pas à décider. Elle a à accepter le choix de la personne concernée. Il n’y a qu’une personne qui doive décider de sa vie, si elle est en condition de le faire, c’est la personne elle-même.

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