L’épiderme sensible.

Les gens, en général, et je me dois de spécifier que c’est généralisé, ont l’épiderme extrêmement sensible. L’accélération des moyens de communication, comme l’augmentation de pollution, crée des soubresauts d’allergies chez beaucoup de personnes. Je vais me concentrer sur l’aspect individuel des considérations.

Un des principes directeurs de nos démocraties est la liberté de parole. Il y en a même pour dire: je défendrai jusqu’à la mort le droit de le dire (paraphrase d’une citation de Voltaire). Mais dans les faits, il semble en être autrement. Les gens n’ont pas l’épiderme pour endurer ce que cela veut dire.

Je reviens souvent avec cette notion d’épiderme sensible. Mais, c’est, je crois, la meilleure image que je puisse trouver. Le problème est-il dans ce qui est dit ou dans ce qui est ressenti. J’ai personnellement fait un grand travail au niveau de ma tolérance. J’ai dû, à l’occasion, me retirer du flot de communications autant à la radio, qu’à la télévision ou sur les réseaux sociaux.

Je suis gros, je pèse 235 livres. J’ai toujours été gros. Même bambin. Alors ce n’est pas nouveau. J’ai subi cette condition pendant de nombreuses années. Subi parce que j’étais sensible aux remarques des autres. Mais j’ai évolué et je me suis insensibilisé. J’ai choisi ma santé mentale et je relativise les attaques que l’environnement m’assaille. Alors j’en viens à la question essentielle: sommes-nous responsables de la façon dont quelqu’un se sent?

La réponse est non. Un NON définitif. Le monde est le monde. Il existe tel qu’il est. Nous sommes une partie du monde, une infime partie. Alors qu’un juge, par exemple, exonère des actes de harcèlement d’une personne envers une autre personne sur la base que celle-ci n’a pas eu peur du harceleur, est complètement ridicule. La justice prend un mauvais tournant. La société prend un mauvais tournant.

À trop vouloir protéger les individus de leurs faiblesses, on les empêche de se renforcer. Ce que je dis ici a plein d’implications, j’en suis conscient. Mais, la réalité, c’est que l’organisme qui ne peut vivre dans son environnement doit changer d’environnement ou s’adapter. Donc en conséquence, la justice doit s’occuper des comportements et légiférer les comportements des gens, pas de la façon dont ces comportements sont ressentis par les gens.

Cette obsession du ressenti est la cause de bien des tourments dans notre société. Et cela augmentera avec le temps. Les principes ne veulent plus rien dire, on ne les applique pas à l’ensemble. Mais c’est une affaire de société et la société n’est que l’ensemble des individus et la vision qu’on en a n’est que celle des communications qui nous atteignent. Où est le levier pour actionner les mécanismes de défense? Dans les communications.

Bertrand (@BDmoi)

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