La nostalgie de ce qui n’est plus.

La nostalgie de ce qui n’est plus, et ne sera jamais plus, est un mal qui se répand beaucoup. Pourquoi? Parce que les gens vivent plus vieux et plus isolés. Isolés par la force des choses mais, aussi isolés par leur vision des choses. J’ai eu une longue conversation avec une personne très âgée et ça fait plusieurs fois qu’elle revient sur le même sujet. Mais, que peut-on y faire sinon que de déplorer la situation. Elle est insoluble.

Les gens qui ont survécus à ceux qui leur étaient proches, se sentent isolés et désespèrent de temps meilleurs où ils avaient la vigueur de ceux qui les suivent. Elles, qui ont vécu de leur vivant, ne se languissent que de ce que leurs enfants ne comprennent pas leur situation à elles. Mais, et c’est le cas de beaucoup de personnes très âgées, les enfants sont loin et se sentent bien souvent coupables face aux reproches des aînés.

Je le dis c’est une solution à un problème irréel. Je n’ai jamais vu d’oiseau nourrir ses parents. J’ai toujours vu les parents nourrir les enfants et ceux-ci s’envoler quand la nature les a fait vieillir au point d’être des parents. Cela semble insensible mais n’est que la réalité. Le problème en est un de mémoire. N’est-il pas incroyable que le principal mal, affligeant les aînés, soit justement celui de la mémoire?

J’ai beaucoup de questions qui me trottent dans la tête et j’aimerais tant trouver de choses à dire pour soulager la langueur qui assaille tant de personnes âgées. Le problème majeur est que les gens ont beaucoup réagi de leur vivant aux problèmes de la vie et lorsqu’ils se retrouvent avec beaucoup de temps pour penser, n’ont de matière pour réfléchir que les bons et les mauvais coups de leur vie. Et plus l’âge avance, plus les regrets prennent la place des bons moments.

De tous âges il est des gens pour prendre le bon côté de la vie ou pas. Mais, dans l’ensemble, les aspirations sont telles que leurs enfants ne peuvent les remplir. Ils ont leur vie à vivre. Je sais, c’est triste,mais cela me semble la réalité. Comment faire que les personnes âgées se sentent appréciées quand elles sont seules à ressasser les minutes du passé. Une ministre a déjà essayé d’envoyer des clowns pour les égayer. Cela a été un fiasco. Pourquoi? Parce que cela n’occupe qu’une parcelle minime du temps dont elles disposent. Occuper des personnes qui ont donné leur temps à leur progéniture, sans compter et presque à l’épuisement, alors que leurs temps est sans fin. Faut-il se surprendre que de plus en plus de gens se disent que leur vie n’a plus de sens, qu’on devrait mourir plus jeune…

J’ai beaucoup de contacts avec les personnes âgées. La constante est la mémoire des temps meilleurs et la nostalgie de ce qui n’est plus.

Bertrand (@BDmoi)

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