Le temps. c’est tout ce qui compte

Le temps. Y a-t-il autre chose que le temps? Manger? Dormir? Boire? Aimer? Tout ce qui compte est temps utilisé pour perdurer. Durer plus longtemps. Durer personnellement plus longtemps, durer génétiquement plus longtemps, durer plus longtemps finalement.

Si “LA” ressource c’est le temps, qui supplante toutes les autres ressources, pourquoi n’en planifions-nous pas l’usage? C’est dramatique le temps perdu par l’espèce humaine. La seule espèce, qui ait conscience du temps qui passe, ne cherche même pas à sensibiliser ses enfants à l’importance du temps.

Le temps le plus important de toute la vie est celui qui détermine comment on se comportera plus tard. Le temps de l’enfance est celui sur la base duquel on découvrira nos talents, on utilisera nos aptitudes et on bâtira la charpente de notre futur. Que faisons-nous pour nos enfants? On les forme et on les modèle sur ce qu’on pense sera une vie productive et rémunérée au maximum.

Le point que je soulève est celui-ci: on forme les enfants dans les croyances de la société. Peu importe qu’elles soient réelles ou pas. La logique ne voudrait-elle pas qu’on laisse explorer la vie comme on laisse explorer les premières années du poupon? Lui fournir de la stimulation de la réalité pour qu’il explore ses talents, découvre ses aptitudes, explose dans ses réalisations de la réalité? On a eu “libres enfants de Summerhill” de Alexander Neill. C’était un départ. Déjà, en 1921 , on disait que l’enfant devait être le point de départ de l’éducation. Mais on a mis l’enfant au centre de rien. On a laissé l’enfant être son propre créateur. Cela a donné l’enfant-roi, et un système d’éducation sans aucune commune mesure avec l’explosion de l’enfant, autre que son caractère.

On injecte des milliards dans le domaine de l’éducation. C’est faramineux. Là où l’on devrait investir c’est dans la relation maître-élève, pas maîtres- classe d’élèves. Je m’explique. Le travail d’un maître ne devrait-il pas être d’entrer en relation avec l’élève et le percevoir pour lui suggérer les activités qui vont l’amener à se découvrir? Comment peut-on arriver à ce résultat sans le secours d,un maître attentif. Si on prend cette optique, on aura beaucoup de maîtres pour peu d’élèves. Pas besoin de spécialistes de ci ou de ça. Pas besoin d’Écoles de spécialités.

Il faut encadrer les élèves, un par uns, et chercher à les connaître. C’est ça l’ouvrage d’un maître, d’après moi. Découvrir l’être en émergence et le faire se découvrir dans toute sa plénitude. Pour ça il faut mettre l’élève au centre d’un cadre qui ne va pas le former, mais, qui va obéir aux possibilités de l’enfant. On n’a pas besoin de bourrer le crâne de multiples choses dont certaines sont réelles et d’autres irréelles.

Participer à faire découvrir la réalité aux jeunes, est l’utilisation du temps la plus propice à faire avancer l’humanité. Les connaissances, la technologie et les croyances se heurtent à la grandeur de la planète. Tant de choses ont été découvertes ou simplement inventées depuis la nuit des Temps. On traîne un bagage tellement lourd, qu’on ne sait ce qu’on peut élaguer ou pas.

Le moyen pour reprendre une mesure de la réalité que l’on peut appréhender  est justement de laisser les jeunes découvrir ce qui est juste ou pas. Cela laisse entendre de ne pas leur inculquer notre savoir (connaissances+croyances) mais, de leur permettre de se connaître et de connaître l’environnement, selon leurs sens et leur intellect.

Ce que j’avance est totalement idéal, et demande un renversement complet de notre système d’éducation. Les parents, pour beaucoup ayant démissionné et abandonné  à l’école le devoir d’éduquer les élèves, devraient-ils laisser à un maître adéquat la charge de faire évoluer leur progéniture? Sommes-nous rendus là? Je pose la question, quitte à me faire vilipender.

Nous avons perdu l’usage du temps pour la Vie. Nous sommes obnubilés par l’argent. Ne devrions-nous pas débuter la vie, en cherchant à se connaître et connaître notre environnement? L’organisation sociale, telle qu’elle est aujourd’hui, ne permet pas ce parcours, sauf à quelques très riches qui osent sortir de sentiers battus. La réputation des écoles privées est encore enviable. Mais ne pouvons-nous nous rendre à l’évidence? L’inclusion ne fonctionne pas. Nos écoles ne peuvent suivre le rythme de l’élève.

Il faut revoir notre modèle, ainsi aurons-nous une chance de faire ce que la logique commune dit: permettre à l’élève de se découvrir et d’appréhender le monde réel. À son rythme, selon ses capacités et non selon la moyenne. La tête dans le poêle et les pieds dans le frigo, alors, en moyenne, on est bien. C’est là que nous sommes.

Bertrand (@BDmoi)

 

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire le pourriel. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.