Le point ou le poing?

Je ne sais vraiment pas quel angle je dois prendre. La  ligne dure ou l’explication simple et inéluctable du parcours étudiant. Allons-y pour un mélange des deux.  Alors par où commencer? Par le cas de l’étudiant, à qui l’on demande, de se fixer, à 16 ans, pour le reste de sa vie.

La base de discussion de l’orienteur, est la projection de demande d’employés dans 5 ans, 10 ans… Sur un horizon de 5 ans, la moitié des emplois qui existent actuellement n’existeront plus, et la moité des emplois à venir n’existent pas encore. C’est une image, ne grimpez pas sur l’exactitude des chiffres. Elle contient cependant une grande part de vérité. Part-on de l’individu, de ses aptitudes, de ses talents, de ses goûts … Non, évidemment. L’orienteur n’a aucune connaissance de l’individu. Un vendeur d’assurance passe plus de temps avec une personne pour discuter de ses objectifs, qu’un orienteur en passe avec un étudiant.

Cet étudiant, se connaît-il? La réponse de beaucoup de jeunes est non. Pourquoi? Parce que l’on n’a cherché qu’à égaliser les chances et non les résultats. C’est du chinois? Explicitons. On se doit en tant que société, selon le gros bon sens, de permettre à tous et chacun d’avoir la même chance offerte de réaliser ses talents et ses forces. Donc leur offrir l’opportunité. Mais, dans notre société obnubilée par les résultats, on a transféré cette opportunité de chance, en obligation de résultats identiques, de normes. Ces normes sont basées sur des choses aussi accessoires que le nombre d’élèves par profs, inclusivité dans les classes et aussi normes de choses à savoir à un moment précis par tous. En gros, on forme un étudiant, pour le faire entrer dans un moule commun.

Voilà mon coup de poing. Je l’ assène à chacun de nous. On dit, pour la plupart, ce qu’on ferait aujourd’hui si on avait son âge et qu’on savait ce qu’on sait aujourd’hui. Autrement dit, on se contrefout de ses goûts, ses aptitudes, ses talents … Qui les aide à se définir, à se connaître, à expérimenter, à vivre quoi! Il faut leur dire d’essayer des choses, d’expérimenter dans des domaines inconnus.

Mais non! On ne fait que parler d’argent, de possibilité d’argent, de l’argent que l’on n’a pas fait ou qu’on aurait pu faire. Aujourd’hui la sécurité étant tellement rendue précaire on parle aux jeunes de trouver un emploi, se faire un nom et toutes ces choses absolument irréelles.

Donc on a normalisé le monde, et on s’étonne que le monde ait des difficultés à vivre. Beaucoup de gens, infirmières, professeurs, cadres, et employés, sont surmenés. Problèmes de dépression et de santé mentale. J’en met la faute en grande partie sur la dichotomie de nos gouvernements qui ne se préoccupent que des apparences.  Comment ils paraissent auprès des électeurs afin de prendre ou garder le pouvoir. Le sort des individus: élèves, professeurs, infirmières, citoyens… est absolument accessoire.

Alors rendons-nous à l’évidence, notre société prend le problème à l’envers dans presque tous les domaines. La société précédente a identifiée les éléments sur lesquels jouer pour améliorer le sort des individus mais, contrairement à la logique que chacun est différent, il faut que chacun ait l’égalité des résultats et non l’égalité de pouvoir se réaliser. On part des résultats pour prendre des décisions, plutôt que d’interpréter les résultats en fonction du bien de l’individu.

Nous avons pris le problème à l’envers et ce sera très difficile de renverser la tendance. Pourtant? On a les gens, on a la technologie, on a la raison pour y arriver. Pendant un temps j’ai pensé que les réseaux sociaux pourraient servir à permettre les échanges ente les individus. Permettre les échanges de point de vue, d’expériences, de questionnement, d’ouverture d’esprit… Mais non. C’est l’inverse qui se passe majoritairement. Avoir une discussion franche et courtoise, même si on a des points de vue différents, est une denrée rare. On tombe sur la tomate de celui qui pense différemment. On trouve normal que l’autre pense comme nous. Les discussions sont rares.  Je suis désabusé de l’orientation des gens sur Twitter. Le ton acrimonieux et à l’emporte-pièce de beaucoup d’intervenants, la manipulation des gens par la fausse information et tout le reste fait que nous avons un cafouillis plus qu’une information brute.

Mais, que voulez-vous? Il n’y a pas de volonté de considérer les individus pour ce qu’ils sont mais, seulement pour un résultat que l’on espère, qu’il soit de notre avis ou qu’on le dénonce comme stupide.

Bertrand (@BDmoi)

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