La santé mentale

La santé mentale a le dos large. Tous les stéréotypes qui y sont associés et les abus de diagnostiques et de déculpabilisation y foisonnent. C’est une hérésie qui vient de l’incompréhension de chacun envers tous. La rectitude politique qui trace le chemin très étroit de ce qui est admis, ne fait que déclarer la santé mentale comme écart au juste centre absolument inhumain.

Quand on cause pour la cause, est-ce une évolution du discours ou simplement pour faire cracher 5 cents à Bell? J’ai l’impression que c’est juste un happening pour meubler ce temps maussade de janvier. On ne se parle pas vraiment. Le gros problème de la santé mentale c’est qu’on met l’emphase sur le mentale et pas sur la santé. Ce qui dérange tellement les gens c’est la différence de synchronisation des idées des personnes en cause.

Tout ça pour dire que les gens n’écoutent pas ce qui est dit. Ils se font une interprétation de l’intention du locuteur pour trouver une réponse adéquate à ce qu’ils ont perçus. Toutes les personnes, mêmes celles qui ont des problèmes reconnus de santé mentale, sont logiques. La logique est imbriquée dans le cerveau. Il faut donc essayer de percevoir les prémisses sur lesquelles est basé cette logique. Discuter du résultat est vain et destructeur. Il ne fait que démontrer l’illogisme de l’autre face à nos prémisses.

Discuter, c’est partager nos points de vue (vision) de ce qui nous entoure. Personne n’a le même point de vue exactement. Compliquez le problème avec l’usage inadéquat des mots. Finalement on ajoute un débit accéléré par la frustration de n’être pas compris et vous avez toute la recette pour qualifier l’autre d’avoir un problème de santé mentale. Dans ces conditions, nous avons tous un problème de santé mentale.

Le problème avec les gens en crise, il y en a, c’est maintenant le contrôler. La grande majorité des gens en crise ne sont dangereux que pour eux-mêmes. Les policiers ou les intervenants, dans leur hâte intempestive de tout contrôler immédiatement, ne font qu’ajouter au problème. Empêcher les gens d’ajouter à al confusion, laisser un espace libre autour de la personne en crise et attendre qu’elles se calme pour pouvoir écouter les prémisses de son discours n’est pas enseigné dans nos mœurs. La différence est admise du bout des lèvres mais interdite dans les agissements.

La santé mentale serait moins un problème si on ne tenait pas tant à ce que les autres adoptent nos points de vue. C’est impossible. Vous occupez déjà le place qui bénéficie de votre point de vue. Il faut comparer nos visions et essayer de percevoir la réalité de l’ensemble de nos visions. Mais, ce n’est pas la façon dont on est élevé. Il n’y a de vérité et de mensonge que lorsque l’on voit la réalité. Mais notre société en fait une affaire d’exactitude normative.

Tant qu’il en sera ainsi, la santé mentale en prendra pour son rhume. Nous sommes en ligne pour une bonne grippe qui durera longtemps. Alors prévoyez les mouchoirs en conséquence et vive le sirop Haldol et les antidépresseurs.

Bertrand (@BDmoi)

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