Bonjour M. le ministre de l’Éducation

Il est passé à tout le monde en parle en ce dimanche 23 avril 2017. Il est important de noter la date car à la vitesse où les ministres de l’Éducation passent il faut situer qui y était. M. Proulx a fait une performance extraordinaire. Il m’a réconcilié avec ce ministère sclérosé et imbu de sa structure. Mais comme dit le fou du roi il ne faut pas s’y attacher car la durée de vie à ce ministère est courte pour le ministre.

Lui, qui se dit non partisan, et qui semble le prouver, m’a fait une très belle impression. Il est connecté à la réalité. Le dernier, de qui on a dit ça, Poëti, n’a pas survécu au ministère. Alors est-ce trop espérer que M. Proulx perdure suffisamment longtemps pour mener à bout l’expérience lab-école du trio bénévoles de Ricardo, Lavoie et Thibeault.

Je suis heureux que l’on sorte des sentiers battus. Il faut, je dis bien, il faut réinventer l’école. Ça ne se passera pas sans réinventer le ministère. L’argent et les ressources doivent être mis dans les intervenants de première ligne. Ceux qui rendent des services aux enfants et aux adultes. L’expérience semble prouver à date que l’on est très bon pour laisser tomber 25% de la clientèle scolaire mais très bon pour réchapper les adultes qui se prennent en main pour reprendre leurs études.

Le style mentorat des adultes, fait ses preuves. On aura beau dire que les gens sont plus motivés mais la relation personnelle et individuelle y est sûrement pour quelque chose.

Donc revoir le modèle de classes qui apprennent la même chose à la même vitesse est de première importance. En venir à un type de mentorat, appuyé par la puissance de la technologie, on aurait enfin un rythme individualisé et permettrait à chacun de progresser plus à son rythme.

Mais les écueils sont nombreux et de taille. Le corporatisme, le segmentarisme, les conventions collectives, le minutage absolument inconcevable, le morcellement des connaissances au programme… Tout concoure  à l’échec de l’expérience. Bien que j’aie foi en le Ministre, la tâche qui lui incombe est au delà des 12 travaux d’Hercule. La maison de fous ne faisait qu’une étape dans les 12 travaux d’Astérix, mais elle est la condition de base de tous les travaux du Ministre.

On a jadis voulu former l’homme universel. Maintenant et plus que jamais il faudra former l’humain global. L’humain qui sait aller chercher les connaissances où elles se trouvent et qui a développé jugement critique et polyvalence de la pensée. Après la société de spécialisation à outrance, produire les mêmes gestes (60 secondes ou moins) à l’année longue jusqu’à la retraite, est maintenant et plus que jamais dévolue aux robots et à l’intelligence artificielle.

Les paradigmes doivent être revus. La société a changé, le monde a changé, les humains ont changé… Il faut casser le moule de l’éducation et en faire un éventail de relations humaines et technologie. Toute la convention collective de la fonction publique de l’Éducation va à l’encontre de ce qu’on doit bâtir. Comme pour certaines écoles qu’ils vaut mieux désaffecter que rénover, la structure du ministère de l’Éducation doit être abolie et le modèle de l’éducation au Québec doit revenir à celui qui bâtissait des humains autonomes et complets.

Donc le lab-école doit absolument porter les fruits nécessaires à sa reconstruction. C’est comme pour certaines routes il faut refaire la couche de base et creuser de nouvelles fondations, pour établir une route qui dure et qui remplisse ses fonctions comme elles le doivent selon les circonstances.

Bertrand (@BDmoi)

 

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