A-t-on le droit de tout dire?

A-t-on le droit de tout dire et peut-on dire n’importe quoi selon la liberté de parole? Est-ce pareil? Je ne crois pas. Partons de la Charte des droits et libertés. Avant la liberté de parole il y a la liberté de pensée. Qu’on le veuille ou pas tout le monde a la liberté de penser, tant qu’il ne passe pas à l’acte.  Beaucoup de choses sont pensées mais beaucoup sont légiférées quand il y a acte. Le plus évident exemple est de vouloir la mort de quelqu’un. On peut le penser mais de là à le faire c’est une autre chose. Pourtant il y en a qui le font et cela pour différentes raisons. Mais on les pourchasse et ils passent en justice.

L’essentiel de ma pensée est là. On peut tout penser, tout trouver drôle, mais a-t-on le droit de le dire? Intervient la liberté de parole? Et oui. Elle est inscrite dans la charte des droits et libertés.  Bien évidemment il y a le contexte, mais ce n’est pas un absolu. Là est tout le problème. Si j’étais méchant je dirais à quel pourcentage d’approbation est-il acceptable de dire quelque chose? 1%, 5% ,20%…

Si je dis qu’une chose est vraie ou pas c’est une question de croyance. On a la liberté de pensée. Combien de croyants sont nécessaires pour que la croyance soit reconnue comme valable?

Aujourd’hui, chacun, y compris moi-même, croît qu’il a une bonne idée de la réalité. Sa réalité est truffée de croyances qui sont irréelles. Mais Pour la personne ça forme un tout, qu’on appelle complexité cognitive. Celle-ci se transforme continuellement, jour après jour, comme les rides de notre visage.

De tous temps, les personnes âgées se sont offusquées de certains comportements observés chez les jeunes. C’est ainsi. Mais a-ton le droit d’en rire? Mais certainement c’est la base. Mais peut-on rire du comportement d’une personne en particulier? Il n’y a pas d’absolu.

Tilt? On ne peut répondre. Et c’est pour ça que la justice(excusez le petit j) existe. La question est maintenant différente. A-t-on le droit de rire de quelqu’un? En petit groupe ou en salle? Ou dans les médias? Ça dépend de tellement de facteurs que ça dépend. A-t-on le droit de parole ou pas? Ce qui est acceptable varie selon la complexité cognitive de chacun. Mais là n’est pas le problème. Le problème actuel vient surtout de médias de masse et sociaux.

Chacun occupe un espace médiatique et a un effet sur son environnement. La question est plus qui est susceptible de créer une vague ou pas? Il n’y a pas d’absolu les vagues vont et viennent, dans un sens comme dans l’autre. Le processus reconnu dans notre société est que si on est outré de ce qui est fait par un autre, on le poursuit en justice. Donc le problème n’est pas une question de droit mais une question de réaction au droit de l’autre. Mais il n’y a pas de droit à être outré dans la charte.

Le problème est donc qu’on en parle en absolu alors que tout est question de relations humaines. La tolérance est  une denrée rare. On dirait que l’on tente d’aseptiser notre société. La tolérance, qui est le système immunitaire de la vie en société, est en baisse dramatique. On peut difficilement sortir des sentiers battus. C’est un grave problème mis en exergue par le domaine de l’humour au Québec.

Donc on en revient à ceci: toute vérité n’est pas bonne à dire ni toute pensée. Alors qui est juge de ce qui est acceptable ou pas? C’est chacun de nous. Mais en société? Le balancier est actuellement dans la phase pas de vague. Dans les années 60 tout était remis en question, aujourd’hui il faut être téméraire pour le faire. Certains s’offusquent de ce que Nantel a dit, d’autres ne s’offusquent pas, d’autres en rient … Il n’a nommé personne exactement mais l’événement était for bien reconnaissable. Les acteurs  eux se sont reconnus. Nantel avait-il le droit, dans une salle fermée, avec sa réputation, de dire ce qu’il a dit? Je crois que oui. Le malheur aujourd’hui c’est qu’on transpose dans l’espace public, dans les médias, ce qui se passe entre adultes consentants et avertis. Personne ne fait l’unanimité c’est un fait. Ce n’est pas aux médias de faire la part des choses.  C’est à la justice de trancher. Mais avec le temps que ça prend pour avoir justice? C’est une impasse totale.

Il faut relativiser les choses et les médias ne font que les intensifier, à leur profit. Mais, peut-être le balancier laissera-t-il la zone du grattage de bobos, pour en venir à la phase de regarder vers l’avant, vers la nouveauté, pour risquer la nouveauté au prix de risquer la blessure. Tout le monde connaît le dicton: “si tu ne vaux pas une risée, tu ne vaux rien”. La notoriété confirme-t-elle ce dicton? Ou est-ce l’inverse?

Bertrand  (@BDmoi)

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