La perte du gros bon sens a-t-elle fait perdre le sens des mots? Est-ce plutôt la perte de sens des mots qui est responsable de la perte du gros bon sens? Ouhlala! Provocateur?
Y a-t-il perte du gros bon sens, pour commencer? Oui! si on ajoute le mot “commun”. L’égocentrisme des gens fait que le mot commun n’a plus de sens. En plus de n’avoir jamais lu le dictionnaire, les gens écoutent peu les autres. Ils les entendent seulement pour préparer leur réplique. Affirmation grave? Mais combien de fois vérifiée.
Prenons le mot “liberté”:
Source des définitions : Dictionnaires Le Robert · En savoir plus
liberté
nom féminin
- 1.Situation d’une personne qui n’est pas sous la dépendance de qqn (opposé à esclavage, servitude), ou qui n’est pas enfermée (opposé à captivité).Rendre la liberté à un prisonnier. Mots de sens similaire :libre
- 2.Possibilité, pouvoir d’agir sans contrainte ; autonomie. Liberté de décision, d’action.
Ainsi est-il défini. L’essence du mot implique le choix personnel d’un individu sans la contrainte d’un autre individu. Il est question du pouvoir souverain d’une personne sur son entité. En nul endroit est-il fait la mention d’un autre que de la contrainte qu’un autre peut imposer sur une personne libre.
Le choc de la liberté des individus est inévitable. La parade aux conflits est la discussion. Mais, quand le pouvoir refuse de discuter, où y a-t-il place pour discuter. Où y-a-t-il place pour manifester son désir de discussion. Le gouvernement Trudeau et les gouvernements provinciaux ont refusé de discuter avec les gens qui n’ont eu que la rue pour manifester.
Les lobbyistes ont tout l’espace que leur dégagent des sommes incroyables d’argent. Mais le citoyen, la base de la société, celle qui délègue son pouvoir et sa liberté au gouvernant, elle n’a aucun endroit autre que la rue pour se faire entendre.
Je ne nie pas qu’il y ait eu des troubles sonores et disgracieux à Ottawa. Mais pourquoi n’a-t-on pas pris acte des revendications?
La liberté implique le droit de s’exprimer. Les moyens pris pour s’exprimer dépendent des ressources dont nous disposons et du temps de discussion qui nous est imparti par l’autre interlocuteur. Mais, quand il n’y a pas d’interlocuteur, où peut-on être entendu?
Là est toute l’essence du problème. La faute des troubles est celle des gouvernants qui pensent qu’une fois élus, ils disposent de tous les moyens pour décider pour les citoyens. N’est-ce qu’une délégation du pouvoir et pas une cession.
La liberté n’existe que là où il y a communication efficace. Il faut être au moins deux pour communiquer. Le gros bon sens implique que l’on mette les émotions de côté et qu’on utilise la raison. Si la communication est au prix d’argent qu’il faut débourser pour avoir accès aux dirigeants, alors la communication n’est pas libre. Si un rassemblement de citoyens n’est pas une occasion d’avoir accès aux gouvernants, alors nous ne sommes pas en démocratie.
Je le dis et je le clame haut et fort, l’impassibilité des gouvernements et leur retranchement derrière les forces de l’ordre, est un manque de jugement effarent. En refusant la communication, ils ont fait preuve d’un manque de démocratie et de liberté d’expression.
Comparer le mouvement des camionneurs à une insurrection est un manque de jugement. On oppose des principes non nuancés et non quantifiés sur une base irréelle. Là est tout le manque de jugement. Les émotions et les égos ont supplanté la raison. L’état de la démocratie est tel que celle-ci va chambranler.
La faute en sera entièrement aux élus, qui n’ont pas sû amoindrir la grogne, légitime et libre, de leurs commettants.
Mais qui suis-je pour avoir le droit de critiquer et de juger les gouvernants? Un citoyen libre, peut-être? Est-il un parallèle que je peux faire face à une affaire récente, l’affaire du maire de Ville d’Anjou, M. Miranda?
Bertrand (@BDmoi)