Mars Le mois des tempêtes de budget

Mars. Bien des choses arrivent en mars, comme le retour en force de l’hiver dans une dernière tempête de grande envergure. Mais il est un phénomène encore plus inéluctable, plus dommageable. C’est celui de la dépense en désespoir de cause pour les administrateurs des gouvernements. Les gens qui ont administré leur budget selon leurs besoins et qui ont un restant de budget non dépensé, se trouvent dans la situation suivante, soit de perdre ce montant sur le budget de l’an prochain ou de le dépenser au plus vite.

Vous avez bien compris on dépense l’argent pour ne pas le perdre l’an prochain. Tellement de questions se posent devant ce phénomène qui est connu de tous ceux qui œuvrent dans le système. Je ne les soulèverai pas toutes, mais j’en vois quelques-unes qui sont moins évidentes.

La plus pernicieuse que je perçois, qui est directement reliée aux budgets et au processus budgétaire, c’est celle du processus budgétaire lui-même. Celui-ci, par définition, doit avoir à faire avec ce qui se planifie pour l’année suivante. Mais non, on procède par l’historique. L’inverse de la logique. On ne pense pas d’avance à ce que sera l’année qui vient et essaie pas d’évaluer les ressources nécessaires pour accomplir ce qu’on prévoit. Le budget est décidé du haut vers le bas. Basé sur l’historique. Priorité zéro, on gère de l’argent pas des ressources. Voici le grand problème que je perçois de ce phénomène de dépenses en fin de période budgétaire.

Une autre question est celle de la rémunération des administrateurs fonctionnaires. Celle-ci est associée à la hauteur de budget que le fonctionnaire administre. Plus il administre de $ plus il est rémunéré. C’est d’une grande raison du pourquoi tant de ressources sont dilapidées.

Finalement la dernière chose que je perçois, que j’ai vu, est celle-ci. J’ai donné des cours de budgétisation pour une organisme gouvernemental. Dans un CHSLD, des administrateurs(directeur financier et directeur du personnel) , sont venus au CEGEP pour demander des cours de budget pour leurs chefs de départements. À la séance de demande de cette démarche, j’ai posé la question suivante:”Que voulez-vous comme résultat de la démarche de cours?”. On m’a répondu et je cite”que les chefs de départements, remettent les feuilles de budget bien remplies et en temps”. Je leur ai dit que je pouvais faire un programme d’ordinateur qui ferait exactement ça, à moindre coût et à l’insatisfaction de tous.

Stupéfaction de tous les participants à la réunion. S’en est suivie une discussion sur le pourquoi d’un budget, de la planification d’un objectif commun, de la démarche d’un chef de département qui justifie ses demandes et d’un comité de budget qui alloue les ressources selon les demandes des chefs de département…

En est ressorti que le budget devait se faire en collégialité et non selon l’historique. Que les responsables devaient avoir l’occasion de défendre leurs demandes et que ceci n’était pas que de l’épate de galerie mais un processus réel et valable.

Depuis le temps je ne sais ce que ça a donné. Mais ça me surprendrait que les choses aient duré longtemps. Le temps que le directeur financier et le directeur du personnel changent de poste.

La structure de décision, du haut vers le bas, comme dans la Santé, est l’opposé d’un processus budgétaire sain et raisonnable. Il faut une structure de décision finale, c’est certain. Mais la structure actuelle est déficiente et amène une grande perte  d’efficacité des ressources(humaines d’abord, et financières ensuite).

Le phénomène de dépenses de fin de budget n’est même pas la goutte qui fait déborder le vase. N’en jetez plus la coupe est pleine et déborde abondamment.

Bertrand (@BDmoi)

 

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