Long, très long tweet d’un ex-suicidaire.

Se respecter c’est se donner le droit de ne pas respecter ceux qui ne vous respectent pas. J’ai fait pleurer une femme et je me sens coupable de ne pas m’être senti  coupable.  Résultat : je suis entré dans une phase suicidaire très prononcée. Forte, mais pas trop, je suis encore là et je vais maintenant bien.

Reprenons les choses du début.

Se respecter, c’est se donner le droit, de ne pas respecter, ceux qui ne nous respectent pas. C’est illogique mais la seule façon de voir la vie, si l’on veut continuer à vivre, quand on est comme moi.  Oui. C’est la seule sortie de la crise que j’ai passée depuis les 3 dernières semaines. Je suis bipolaire, de type 1, donc mes phases sont assez longues comparativement à un type 2 qui peut passer d’une phase à l’autre plusieurs fois dans une même journée.  En clair ça veut dire que 3 semaines, suicidaire, n’est pas inhabituel pour moi. Ça fait plus de 7 ans que je n’ai pas eu de crise. Mais pourquoi quand on est comme moi? Comment suis-je? J’ai été élevé dans la foi catholique, que je n’ai jamais eu. Mais, j’ai bien aimé l’histoire de Jésus et j’en ai fait mon Spiderman. Mais tous ceux qui se sont servis de Jésus, en bien ou en mal, ont été victime de mon amour pour Jésus. Le séminaire, les prêtres, les curés… Ils ont tous péri sous l’exemple de Jésus.  J’ai donc mis en avant de moi le sort des autres. Mais ça se complique.

J’ai une grande quantité de talents. Alors, comme dans la parabole, j’ai essayé de les faire profiter aux autres. Mais, pour faire une histoire courte, ça n’a pas marché. J’ai fait dépression sur dépression, 15 ans sur 25 ans. J’ai présenté un système de communication pour personnes sévèrement handicapées. Qui ne peuvent plus parler, ni se servir de leurs mains ni de leurs pieds. Mon système n’est pas parfait, il n’y en a pas de parfait. Je l’ai présenté à une association caritative qui a pour mandat de s’occuper de ces personnes. En passant, il y a peut-être 40 ou 60 personnes sur 2000 atteintes de la maladie, qui pourraient si elles le veulent, profiter de l’outil de communication. Mais, la personne à qui je l’ai présenté s’est complètement fermée car elle ne voyait pas de progrès sur ce qui existe déjà.

J’ai mal pris sa fermeture. Mais je l’ai fait pleurer. Et ça ne m’a rien fait. Braille tu pisseras moins. Ça m’a affecté, plus tard, que ça ne m’affecte pas sur le coup. J’ai sombré au plus creux des pensées suicidaires. J’étais déjà en problème mais là ce fut la débâcle. Je ne faisais que voir la personne handicapée dans son lit dans une couche, pleine d e…., et elle pendant ce temps manque de respect envers une personne qui veut aider et elle retire sa paie à toutes les 2 semaines.  J’étais furax, Sa patronne a passé 2 heures à m’écouter après. Elle m’a compris. Mais, pensez-vous quelles vont m’aider à trouver les personnes qui ont besoin de moi.

4 jours sur twitter et 2 appels au centre de crise, et une visite au psychiatre, avec bien entendu une prescription pesante, et une conversation avec un internaute sensible m’ont permis d’identifier mon problème de vivre. J’accorde plus d’importance aux autres qu’à moi. Et ce n’est pas une question d’apparences mais réellement de fait. Ce qui m’a fait raccrocher à la vie, c’est la possibilité de ne pas respecter qui ne me respecte pas.

Au final, j’ai des talents, j’ai dû les mettre en veille pendant 30 ans parce que j’étais sur l’aide sociale. Pas moyen de sortir du groupe sinon c’est la catastrophe. Donc dépressions sur dépressions et bénévolat depuis  17 ans pour m’occuper et me sentir utile. Une vie gâchée totalement quoi. Puis j’ai eu 65 ans. Euphorie suprême je peux sortir mon système qui dort depuis 30 ans et essayer d’aider des gens.

Pour faire une histoire courte, je n’ai aucun moyen de joindre la personne que je peux aider. C’est la vie.

En passant, il y a 30 ans j’ai acheté 15000$ d’ordinateurs pour prouver, dans la classe d’enfants handicapés de mon EX, que le système fonctionnait. Grâce à du chantage éhonté, j’ai réussi à aller chercher 150000$ de financement pour une équipe de 4 personnes et mettre le système au point et développer la méthodologie et les outils pour prendre un enfant non verbal et le rendre habile en français conventionnel. Mais je n’ai pu le rendre aux enfants qui en ont besoin, j’ai eu un divorce et fait une dépression, de 5 ans.

Alors, on est catalogué et tout ce qui dérange passe sous le couvert de la maladie. Étant une personne exceptionnelle, et je n’ai pas de complexe de supériorité, je suis différent, comme tout le monde, alors la différence est mise sous le titre bipolaire.

Donc la prochaine fois que vous verrez un énergumène posez-vous la question. Peut-être est-ce vous qui êtes ordinaire et l’autre un phénomène?

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