Les lacunes du système d’information du gouvernement.

L’horreur n’est pas du côté des politiciens, je crois. Elle est plutôt du côté du système d’information et plus particulièrement des informateurs. Un des axiomes en gestion est que tout système cherche à se préserver. Mais le pire du système d’information du gouvernement est que celui-ci est unidirectionnel, du haut vers le bas. Donc la pire lacune du système d’information est celle-ci.

La deuxième lacune c’est que l’information est colligée et digérée par une horde de fonctionnaires qui ne sont responsables de donner aucun service à la clientèle. Ils sont loin du terrain d’action.

Ensuite ces mêmes fonctionnaires cherchent à justifier leur emploi. Presque jamais ne vont-ils faire transparaître les problèmes aux niveaux plus bas. Tous les chiffres, présentés de la bonne façon, cherchent à démontrer leur bonne gestion.

Finalement, le gouvernement investit des sommes faramineuses en informatique pour peu de résultats. L’information en temps réel est difficile à suivre. Pour cela il faut des circuits courts et peu de points de transformation. Seuls des experts en base de données peuvent extraire des informations utiles et réelles.

Donc on voit que la culture gouvernementale est orientée vers un temps passé et n’est plus apte à remplir les besoins d’information. Il faut absolument redonner la marge de manœuvre aux exécutants sur la ligne de feu. La hiérarchie du pouvoir d’agir ne doit plus être de haut en bas mais en bas. Il doit y avoir deux systèmes d’information. Un pour ce qui est des finances, qui remplacerait le système actuel assez facilement, et un autre basé sur le système de la vérificatrice générale qui vérifierait si les politiques déclarées se traduisent en résultats sur le terrain. Donc des inspections aléatoires et périodiques, pour que les politiciens soient au courant de ce qui se passe dans leur comté et dans la province.

Ce serait l’idéal, mais avec la structure de personnel actuelle du gouvernement ce serait presque suicidaire de la part d’un gouvernement de le réaliser. L’orientation de définition de tâche des centrales syndicales les en empêche et l’opposition serait absolument farouche.

La pandémie a démontré que les politiciens sont tenus à l’écart de ce qui se passe et que leurs décisions ne sont que garocher l’argent par les fenêtres. Il leur faut définir les priorités et informer la base de celles-ci. Mais il faut redonner à la base le pouvoir de réaliser les ambitions exprimées. Enter les deux il devrait y avoir deux petites, très petite structures. Une pour la gestion financière (allocation de budget et contrôle des dépenses) et une pour la vérification des résultats sur le terrain. Ces deux structures se doivent d’être indépendantes et sous la responsabilité directe du ministre.

Il y aura donc loin de la coupe aux lèvres en ce qui a trait au système d’information du gouvernement. Parce qu’il passe par une restructuration complète du système. Ce qui demande énormément d’énergie et de puissance pour chambouler la routine du système.

Bertrand (@BDmoi)

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