Être soi est une bénédiction que l’on s’accorde. Vouloir être reconnu pour ce qu’on est est une malédiction. Bien des gens sont-ils maudits? Cette course de chacun à la reconnaissance est une grave tendance dans notre société égocentrique. Nous vivons dans une société d’apparences. Les gens, j’irais jusqu’à dire la plupart, jettent un regard inattentif aux autres. Ils se fient à la première impression et cela leur suffit-il.
Que donne la volonté que les autres nous voient comme nous espérons être perçus? Malheur et incompréhension. Ainsi ne parlons-nous, et pire ne regardons-nous, que de ce qui est différent. Pour s’intégrer ou intégrer les autres, il faut savoir accueillir. Accueillir l’autre, un par un, et les autres tels qu’ils sont. Accueillir a, entre autre, le sens de recevoir. Il faut de la bonne volonté de deux côtés pour recevoir et être bien reçus.
Notre empressement purement juvénile de vouloir tout faire du premier coup est la cause de bien des déboires dans notre société. On s’attend des autres à être accueillis à bras ouverts, tandis qu’on leur assène un coup de poing direct au foie. L’extravagance ne peut aller avec l’acceptation générale. Mais n’est-ce pas là que le dicton prend tout son sens? “Qui se ressemblent s’assemblent”. Bien souvent, ce qui est attrayant pour quelques-uns ne l’est pas pour la majorité des autres.
Il faut être heureux de qui s’assemblent avec nous et laisser vivre heureux ceux qui sont différents. Ne sont-ils pas beaucoup plus nombreux ceux qui sont différents? Alors cessons de nous perturber parce que beaucoup ne nous reconnaissent pas, soyons heureux que ceux qui nous connaissent nous reconnaissent. Le vrai bonheur c’est d’être soi. Mais c’est la raison d’être de la vie, découvrir qui on est vraiment.
Bertrand (@BDmoi)