Qu’est-ce que la langue d’Ababel? C’est un concept que je définis comme ceci: langue où chaque mot a un sens unique et qui prise dans son ensemble contient toutes les connaissances de l’humanité. S’il y avait une telle langue on pourrait l’enseigner aux jeunes du monde entier et la Terre s’en trouverait unifiée.
Lors d’une discussion, mon fils et moi, sommes venus à la conclusion qu’une nation ne peut exister sans une langue commune. Il ne pourrait donc, en conséquent, exister une communauté humaine liée.
Mon argument est celui-ci. Il pourrait y avoir une langue commune qui réunirait le savoir. La langue étant un outil créé par l’Homme, on doit être capable de le modifier pour atteindre la tâche qu’on lui réserve. À long terme, très long terme, si on s’y mettait ce serait possible. Personne ne pourrait maîtriser une telle langue. Ce serait l’ouvrage d’une vie d’en connaître le plus possible. Il ne sera plus jamais possible de tout connaître. Il y aura donc plusieurs niveaux de langue.
Cela amènera donc une ségrégation parmi les gens. La vraie différence existera alors. Et on sera obligé de la tolérer. Mais, en contrepartie, on pourra toujours s’expliquer dans la même langue. Une possibilité tellement éloignée actuellement. On fonde de gros espoirs sur la traduction instantanée des outils technologiques. C’est un départ mais très laborieux et incomplet.
Pour débuter un tel concept il faudrait commencer par vouloir maîtriser notre propre langue. Il suffit de lire quelques tweets pour voir que ce n’est pas le cas de bien des gens. Donc voilà une autre cause pourquoi Ababel n’existera pas. L’ensemble du savoir est tellement grand que la plupart des gens démissionnent de parfaire ses connaissances, du moins les améliorer.
Actuellement, ce qui est à la mode, c’est communiquer des émotions. On communique comment on se sent, plutôt que communiquer pourquoi on se sent ainsi. C’est un aspect très féminin qui a cours actuellement. Je vais me faire tirer des roches mais, c’est un grande partie de la réalité. On ne veut pas régler le problème on veut être écouté. Parler décompresse la pression intérieure. C’est un trait féminin. C’est ce que j’observe. Il n’y a rien de mal à cela. Mais l’aspect masculin, trouver une solution et essayer quelque chose, au risque de se planter, est complètement subjugué. Il y a eu abus sur un côté le balancier est retourné.
Dans la connaissance actuelle du genre humain, serait-il possible qu’on aligne le balancier sur le milieu. Milieu où oui, on s’exprime pour ventiler le émotions mais, où l’on continue la discussion pour en arriver à une solution ou une ensemble de solutions pour aplanir l’effet des différences et reconnaître à chacun ses forces et ses faiblesses.
À très long terme ( 1000 à 2000 ans) je ne peux entrevoir la survie de la race humaine sur la Terre sans une homogénéité de langues. L’acceptation de l’incapacité de l’autre de maîtriser ce qu’On ne maîtrise pas serait la pierre angulaire de la cohésion humaine. Mais, c’est un rêve et un exercice de logique qui occupent l’esprit d’un hurluberlu.
Bertrand (@BDmoi)