Bonjour!
J’espère que vous lirez cette lettre et ce, jusqu’au bout. Elle se veut constructive même si , parfois, je m’égare dans les détails. Mais, on n’est pas à la radio, on a tout notre temps :-)))
Je crois votre émission nécessaire pour éveiller les gens à réfléchir. Cependant j’estime que vous poussez à l’idéal, au monde idéal, plutôt que l’amélioration du monde actuel. Je crois que c’est nocif. Et je m’explique. Je crois que votre passé de législateur joue son rôle et que ce n’est pas le rôle d’une animatrice de radio. On doit faire voir tous les côtés d’une situation. La société est loin d’être parfaite et l’individu, qui forme l’essence de cette société, est encore plus imparfait. On dit que le mieux est l’ennemi du bien. C’est sur cette prémisse que ma pensée repose.
Qu’on parte d’une anecdote déplorable, je veux bien, il faut un début à tout. Mais qu’on ne nuance pas une situation déplorable, il est vrai, de la réalité globale est nuisible d’après moi. Les gens vont spontanément opiner dans le sens de l’idéal. Mais, dans les faits ne modifieront pas leurs comportements. Ils blâmeront les autres de ne pas être idéaux mais ne s’identifieront pas à ces comportements car ils sont excessifs dans les résultats. Un exemple. Je vais prendre un exemple pas trop émotif. Je prendrais bien l’exemple de la petite fille de Granby mais il est trop affreux et éveille trop les émotions. Je vais prendre l’exemple de l’Éducation.
On dit que l’Éducation est une priorité. Il n’existe pas une priorité mais, il existe LA PRIORITÉ. Celle-ci est conséquente à un choix. Un choix parmi plusieurs opportunités. On peut avoir des choix difficiles et prioritaires mais une seule est-elle la priorité. Je sais, ce n’est pas habituel, ce n’est pas courant mais, nous n’avons pas été élevés à choisir mais à rêver. Nos parents ont essayé du mieux qu’ils pouvaient, mais la chair étant faible, n’avons-nous acquis que leurs comportements et non leurs enseignements. Monkey see monkey do. Les défauts que l’on supporte le moins sont ceux qu’on leur a montrés et qu’ils ont reproduits suite à nos propres défaillances, presque toujours inconscientes. C’est, d’après moi, l’essence de la dichotomie qui existe entre la réalité et l’idéal. Nul n’est contre la vertu mais nous ne sommes qu’humains.
Aussi les choses ne changent-elles pas , parce qu’on trouve affreux une anecdote mais qu’on n’identifie pas notre comportement, à un degré beaucoup moins significatif dans les résultats, à la base de celui du fautif. En clair, une tape sur une fesse n’est pas une claque qui amène la mort d’une adolescente. Pourtant c’est un cas réel, extrême il est vrai, et doit-on le déclamer. Mais il faut donner des options aux gens. Qu’aurait-il pu faire au lieu d’une claque. Ce n’est pas une question de force mais une question de la façon dont on a été élevé.
Faudrait-il que vos invités apportent des éléments de changement plutôt que de viser l’idéal. On peut avoir des touches d’idéal, occasionnellement, mais majoritairement je crois qu’il faut donner des pistes d’améliorations et non d’Idéal. L’idéal nuit à l’identification personnelle, on ne peut s’imaginer toujours être idéal aussi ne nous y essayons nous qu’un temps et la nature revient presque immédiatement.
N’est-ce qu’un point que je voudrais vous apporter. Il y en a d’autres mais je dois vous laisser absorber celui-ci. Avant de vous quitter, j’aimerais vous mentionner que vous utilisez souvent le mot tout, comme dans tout le monde ou tout le temps. Le poil me hérisse à chaque fois :-)))
Rien n’est tout. Ce n’est même pas tout le monde qui respirent, certains ont une assistance mécanique pour être vivant. Tout au plus espérons nous qu’ils se remettront à respirer d’eux-mêmes. La réalité est belle, elle est fantastique, on a fait des progrès mais on n’en est qu’aux balbutiements. Il existe un immense écart entre l’idéal et la réalité. Aussi faut-il faire la promotion du prochain pas, en gardant le rêve éveillé, et montrer qu’il n’est pas si grand que ça et qu’il nous mène vers le rêve recherché.
Je sais, je suis hautement philosophique mais, j’ai atteint le bonheur personnel. Je fus 25 ans suicidaires, dont 15 ans en dépression majeure par périodes de 3 à 5 ans. Cela fait 11 ans que je n’ai plus de dépression. La cause est que j’ai fait la paix avec la mort, je ne la crains pas. Ne l’attend-je pas non plus. Je vis intensément chaque moment et je fais de mon mieux pour rendre les autres conscients qu’ils vivent dans la vraie vie et non dans un film Hollywoodien.
La vie est belle, dans son ensemble, faut-il en voir la beauté majoritairement et constater qu’elle peut être améliorée par de petits changements.
Je ne sais comment vous recevrez ce texte, mais j’espère que ce sera tel que voulu et non pas selon votre état du moment.
Cordialement
Bertrand Dugré
bertdugre@videotron.ca
(450) 265-3410