Faut-il se surprendre qu’il manque de personnel FORMÉ? Partout on crie qu’il manque de personnel qui doit passer par le CEGEP ou l’université. Santé, garderies, préposés au bénéficiaire… Tous ces postes exigent une formation générale et professionnelle de haut niveau, selon les gestionnaires. D’un côté c’est vrai, d’un autre c’est faux.
C’est vrai parce que pour être considéré pour une entrevue il faut les diplômes. C’est faux parce qu’on recherche des qualités chez les gens et qu’on peut les former par la suite.
La vraie réalité est celle-ci: on scrappe du personnel. À quel taux: 25%, peut-on se permettre de perdre de la main d’oeuvre? Le problème c’est l’éducation et ses marasmes. On prend celle-ci du mauvais sens. On part du désir des enfants plutôt que de partir du but recherché. Définir un but est essentiel pour avoir un chance d’y parvenir. Le but est de montrer le plus jeune possible la lecture, l’écriture et les mathématiques. Comment? Premièrement laisser les enseignants enseigner. Contraindre les syndicats au bien de l’enfant et non à celui des profs.
Il faut enseigner la grammaire, le vocabulaire et l’écriture le plus tôt possible. C’est la base. Ânonner les règles de grammaire, année après année décourage les enfants. C’est reprendre continuellement du déjà vu pour ajouter une ou deux exceptions.
C’est beau en théorie mais il faut la pratique. Et la pratique est très exigeante pour notre société du moindre effort. On doit évaluer le stade de chaque enfant au niveau où il est rendu. Si il n’a pas atteint le niveau requis il ne doit pas monter de niveau. Donc on doit former en fonction de niveaux d’apprentissage et non d’âge. C’est une révolution par rapport à ce qu’en disent les psychologues. On les a écoutés et on voit où ça mène. Peut-on essayer la rigueur un peu?
La plupart des enfant ne demandent qu’à apprendre. Ils ont le cerveau en formation et c’est la langue qui permet cette évolution du cerveau. Il faut un certain ludisme dans le processus, c’est certain. Mais l’emphase doit être mise sur le vocabulaire les premières années et la grammaire les dernières années du primaire. Quitte à rajouter une septième année.
Le secondaire doit être utile à développer ses habiletés de communication. Avoir des cours de rattrapage du rattrapage de la langue et des mathématiques est une façon de perdre les jeunes. Ils s’ennuient et ne voient pas l’utilité de revoir continuellement les mêmes matières. Le secondaire devrait être vu comme une plage d’expériences du domaine du travail. Essayer des choses pour voir où l’on s’adonne, où on aime et on a les talents. 25% c’est le taux que l’on perd en ne faisant pas ça. La grande majorité? Des garçons. Pourquoi? Comment peuvent-ils se projeter dans un futur où ils ne savent rien?
Il faudrait inverser les matières du secondaire. Le parascolaire le jour et les cours de rattrapages en surplus. Faire en sorte que le jeune sache pourquoi il faut savoir lire et écrire et compter. Lui faire faire du pratique. Mais c’est trop révolutionnaire.
Il est normal d’élaguer la cohorte à prime abord. Ce que ça implique? Un allongement du cursus des gens. Il y aura probablement une majorité de jeunes qui réussiront du premier coup. Mais, ce ne devrait pas être considéré un échec de repasser un bout de formation où l’on a eu de la difficulté. Ce devrait être plutôt considéré comme un enrichissement et une chance de mieux progresser dans le futur. Une vie d’adulte que l’on scrappe au moindre problème en faisant progresser des jeunes qui n’ont pas atteint le niveau requis, est répréhensible. C’est ce qu’on fait actuellement et on pleure parce que l’On n’a pas le personnel requis pour prendre soin de nous.
On ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre. C’est bien connu. Mais scrapper 25% des jeunes amène un manque de personnel formé. C’est aussi évident. Revoir le système d’éducation? Oui. Plus d’enseignants, plus de professeurs, moins de cadres, beaucoup moins de cadre, cadre de temps et cadre de minutes consacrées. Moins de règlements et plus d’enseignement. Facile à dire, facile à comprendre mais, ça prend un ingrédient magique: la volonté et la coordination des parents et des enseignants.
Il semblerait que ces ingrédients soient pris sur un bateau quelque part et qu’il n’est pas près d’arriver.
Bertrand (@BDmoi)