À qui profite le changement?

Le changement, surtout celui pré-programmé, profite aux riches. À ceux qui ont les moyens de l’absorber. Mais surtout à ceux qui en vivent. Qui en vit? Ceux qui produisent. Mais, bientôt, ceux qui produisent ne seront pas humains. Ils seront robots. Soient des robots humains, sous-payés et travaillant dans les conditions les plus minables, ou soient des robots mécaniques dans des conditions absolument contrôlées pour leur bon fonctionnement.

C’est un portrait déplorable que je dresse du futur. Mais, je crois sincèrement que c’est ce qui guette mes enfants et mes petits-enfants. La façon dont on traite les gens, depuis un certain temps, particulièrement les politiciens qui gèrent les échanges entre les gens, cette façon dis-je, n’a pas l’étoffe d’une grande humanité.

Les gens ne sont considérés que pour ce qu’ils sont perçus que comme apport, direct et immédiat. Si c’est vrai pour les politiciens, imaginez ce que c’est pour les dirigeants d’entreprises. Le changement? Il n’y a que dans le domaine comptable que le changement peut s’évaluer. Pour les gens, bien souvent, il se subit. Par accident ou par préparation. On peut subir un changement, dû aux inondations, mais les inondations ne sont-elles pas le produit du changement?

On n’en viendra jamais à bout. Mais plus ça change, plus c’est pareil, les riches s’enrichissent et les pauvres s’appauvrissent. Et ce, de plus en plus vite.

Bertrand (@BDmoi)

À qui s’adresse tout le monde.

Si l’on se fie aux médias, tout le monde braille. On est exténué, c’est la débandade, on ne peut plus vivre…

Les médias amplifient le sentiment d’isolement des gens. Il y a plein de paroles et plein d’appels à l’aide, de tous les côtés. C’est l’impression qu’on a quand on s’occupe de ce que disent les médias. La réalité? On s’en fout de la réalité. On ne cherche qu’à gagner un peu plus. Un peu plus de quoi? D’argent, selon les syndicats et les regroupements, quels qu’ils soient.

Tout est ramené à l’argent. Ou du moins la perception que l’on a de pouvoir en avoir plus. De l’argent pour faire quoi? Des miracles, supposément. Les gens, dont beaucoup ont une vie dissolue, semblent fatigués et démoralisés. Ils sont atteints par la maladie des autres. Il y a de véritables sinistrés, dont on entend parler durant la crise mais dont on n’entend pas parler durant la crise de services du gouvernement après les paroles devant les caméras.

Je serais pour la liberté de presse, si, si ils donnaient un aperçu de la réalité. Pas juste le travail facile de rapporter le cri de ceux qui crient le plus fort. Les véritables sinistrés se débattent dans la fange de leur sinistre. Ils crient rarement, tellement ils sont démoralisés. Ils se débattent, dans un silence relatif, contre les gens qui n’ont pas de cœur, seulement des principes.

J’ai débarqué de la lecture des médias et je salue presque le temps, incroyable, dévolu à l’aspect culturel dans les émissions de nouvelles. C’est maintenant, très difficile d’être informé. Il faut s’informer car l’information ne vient pas à nous, selon les médias traditionnels.

Nous vivons, individuellement, une vie pas si pire au Québec et au Canada, mais ce n’est pas ce qu’on reçoit comme information. Voilà pourquoi on ne peut discuter. Chacun se sent étranglé et se débat pour s’en sortir. C’est du moins l’impression que nous donnent les émissions d’information.

De grâce, abandonnez les médias de masse et retrouvez-vous entre vous, entre personnes qui vivent ici en 2019. Malgré que, parfois, on manque d’électricité pendant quelques heures ou, pour certains quelques jours.

Le spleen guette bien des gens. La consommation d’antidépresseurs grossit le porte-monnaie des pharmaceutiques. À croire qu’ils financent les salles de nouvelles.

Bertrand (@BDmoi)

Faudrait élire des analystes.

Tous les analystes et les animateurs de radio ont les réponses à toutes les questions. C’est un fait que l’On ne peut qu’observer. Faudrait-il les élire?

Cette longue diatribe et ces questions insidieuses minent l’esprit des gens. Il est tellement dommageable cet esprit de connaissance absolue après les faits. On a beau trouver que les choses ne sont pas idéales mais on projète l’image que tout devrait être logique en 2019. Mais, tout est logique, le problème c’est que l’On voit seulement les prémisses que l’on veut bien voir.

Les conditions sont multiples mais les points de vue sont pointus. On examine par le détail des situations complexes dont on ne peut s’extirper rapidement. L’exemple concret est la panne de courant de l’halloween 2019. On ne cesse de houspiller Hydro ou les municipalités. Nous sommes tellement habitués à un confort continu et fiable que la moindre interruption crée des problèmes sur les réseaux.

Les solutions techniques, idéales, existent. Mais, la technologie coûte cher. Discuter dans l’idéal, pour des animateurs et des analystes grassement payés, est facile mais crée tellement d’attentes dans la population.

Faut-il cesser de les écouter? Pour notre santé mentale, peut-être. Mais surtout, ne faudrait-il pas gérer nos attentes avec raison et circonspection. Bien des tourments ne sont que des problèmes de perceptions. On fait des fixations sur un ou deux aspects en oubliant la réalité globale.

Donc, le problème n’est pas l’électricité ou les fils, mais le fait que nous ne savons modérer nos attentes infinies envers une réalité qui est. Que peut-on changer? La réalité ou nos attentes?

Bertrand (@BDmoi)

La suffisance.

Il est des mots dont le sens péjoratif dépasse le sens primaire du mot. Suffisance en est un. Quand on emploie ce mot c’est presque toujours pour exprimer que quelqu’un se pense meilleur qu’un autre. On dit : il est suffisant. C’est une des causes de mauvaise opinion de soi qui est très répandue dans notre société.

Suffisant: dont on a assez. Il n’est pas question de trop ou autre mais de suffisant. S’apprécier, à sa juste valeur, avec ses qualités et ses défauts, est suffisant. Dire que quelqu’un est suffisant, qu’il se pense meilleur que les autres, est d’abord chercher à élever notre valeur personnelle à nos propres yeux et par la bande aux yeux des autres.

La notion de suffisance est tellement disproportionnée dans notre société où les extrêmes règnent. Mais il faut des gens pour répandre ces idées. Voici un point sur lequel je mets l’emphase car il est tellement dommageable pour l’idée que les jeunes se font d’eux-mêmes.

Donc cessons cette mascarade de mots et embrassons la plénitude de l’humain.

Bertrand (@BDmoi)

La turpitude de ceux qui savent.

Il existe des situations tellement déplorables, tellement indignes de l’humanité qui devrait animer les gens. Mais où il y a de l’homme il y a de l’hommerie. C’est un fait. L’un des principaux problèmes de notre société est de mesurer tout.

On mesure la valeur d’une peine de quelqu’un par rapport à la peine de quelqu’un qui connaît, d’après nous, une situation pire que celle de celui qu’on juge. Autrement dit on dévalue le désarroi de quelqu’un parce que d’autres vivent des situations pires. C’est la base même de la déresponsabilisation des gens. Quand on apprend une chose terrible, on pense immédiatement à quelque chose de pire pour se déresponsabiliser. La fameuse phrase: c’est pas pire que… est rendue tellement usuelle qu’elle passe comme lettre à la poste, du temps que les lettres se rendaient toutes à destination.

Savoir que quelqu’un souffre d’une situation devrait allumer en nous un désir d’aider. Mais non, le premier réflexe est de nier la valeur du sentiment ressenti par la personne. Lui dire que ce n’est pas si terrible, la preuve…

Le problème que j’ai, personnellement, avec notre société c’est que la responsabilité et le pouvoir personnel semble avoir complètement disparu du panorama. Avoir de l’empathie est célébré par la parole mais tellement peu par le soutien. La constance des nouvelles déprimantes dans les médias est d’après moi une des causes majeures de la situation.

ALors, faut-il se désabonner et interrompre l’usage des médias pour retrouver une semblant d’humanité? Je ne sais pas. Mais je n’espère pas beaucoup du futur en ce sens.

Bertrand (@BDmoi)

travailler gratuitement?

Tant de gens travaillent toute leur vie pour l’âge de la retraite. Quand ils l’atteignent ils ne savent que faire de tout ce temps. Le bénévolat ne leur vient même pas à l’idée ce serait travailler gratuitement, impensable.

Les besoins sont immenses et les ressources pour y satisfaire sont limitées. Il ne peut y a voir autant de gens hors du travail et si peu de bénévoles sur le terrain. Les gens, beaucoup, pensent que la retraite c’est de ne rien faire d’autre que rien. Tellement une erreur.

Donner, oui donner aux autres, enrichit. De plusieurs façons. Tout d’abord bouger énergise. C’est bête à dire mais le dicton: moins tu en fais moins tu peux en faire, est de mise. Deuxièmement, la proximité de gens qui, eux aussi, donnent, est valorisante. Finalement quand on se regarde on se désole et quand on se compare on se console.

Mais, le plus important de tout le temps que l’on donne, on ne dépense pas. Pour la plupart des gens, même s’ils sont payés par le gouvernement les médicaments contre la dépression, représente une bonne dépense. Ne pas avoir de choses à voir venir, nous entraîne dans un maelström d’idées nauséabondes.

Avoir une semaine de bénévolat remplie me donne un sentiment d’utilité qui énergise mes journées. On peut faire du bénévolat à la vitesse que l’On veut. 1 heure par mois ou 5 heures par semaine. Tout est possible. Le bénévolat c’est du bénévolat mais donner du temps c’est enrichir ses journées.

Donc un peu d’énergie vous ferait-il du tort? À vous de voir.

Bertrand (@BDmoi)

Raisonner par les extrêmes?

Raisonner par les extrêmes est excessivement pernicieux dans notre société. Plutôt que de rationaliser en fonction de la réalité, les gens, surtout les politiciens, s’en tiennent à des principes absolus. Ils extrapolent et exagèrent des tendances à l’extrême et tout est d’une urgence démentielle.

Qu’en est-il réellement? Personne ne s’en soucie ou presque. Je ne nie aucun des problèmes qui se présentent. Mais y a-t-il un raisonnable à la réaction qu’on doit y avoir. Je ne parle pas de l’urgence climatique qui, elle, demande une certaine précaution quand on considère l’effet que cet aspect peut avoir sur l’ensemble de la planète.

Il y a cependant un moyen terme entre qu’arriverait-il si… et il y a des tendances qui… On peut envisager des choses qui peuvent se produire et des choses qui sont en réalisation. On a toujours des moyens à prendre et des décisions à implanter.

Là le bât blesse. On tergiverse, on discute et les décisions ne se prennent pas. Les moyens ne se prennent pas et les gens continuent de projeter les faits comme si rien n’était fait pour y remédier. Est-ce la réalité? Il semblerait que les gens le croient parce qu’ils réfléchissent en extrapolant les conditions actuelles. Il y a donc polarisation des opinions. Ceux qui tirent avantage contre ceux qui y voient une dégradation de leurs conditions.

Nous avons grand besoin de priorités et de leadership. Malheureusement, les dernières élections fédérales nous ont démontré que la réalité était toute autre. Nous sommes vraiment à la croisée des chemins et le clivage est extrême. Une chose est réelle, c’est l’insatisfaction d’une grande partie de la population face aux défis de la confédération actuelle. Cela fera-t-il que les politiciens se retrousseront les manches? Nous verrons, mais j’ai un gros doute.

Il faut vraiment un coup de barre sérieux et immédiat, pour revigorer un pays qui n’en est pas un. Une refonte complète de la constitution et de la charte des droits et libertés. Il faut civiliser les antagonismes inhérents à la diversité et reconnaître les principes unificateurs pour une longue période à venir.

Est-ce rêver? Peut-on y croire un peu sans sombrer dans une illusion inatteignable?

Bertrand (@BDmoi)