Quand on se regarde on se désole…

Quand on se regarde on se désole, quand on se compare… on se désole encore plus. C’est l’état de notre situation sociale aujourd’hui. On se compare à celui qui a sur son pain quelque chose qu’on aimerait goûter (Claude Dubois). On ne se sustente plus des choses que nous avons. On ne vise que ce que nous n’avons pas. Surtout, si c’est accessoire, qu’on n’en a pas besoin.

Bertrand (@bdmoi)

Il fut un temps, avant.

Il fut un temps, avant. On entend souvent cet adverbe. Mais on ne réalise pas jusqu’à quel point cette perspective est omniprésente dans le discours quotidien. Plus l’âge moyen augmente, plus elle est présente dans le discours mais, aussi dans les pensées.

Le monde serait dans un tel état que ce serait terrible de vivre dans quelques années. Il y aurait tant de choses qui ne tournent pas, encore moins rond, que la grippe totale guette notre monde. Les symptômes en sont nombreux et de plus en plus sévères.

Ce qui nous a amené là, c’est deux choses: avant et le nombre. La tradition et la quantité de gens qui la suivent. La Tradition n’est pas que les bonnes recettes et les bonnes tartes aux pommes. C’est aussi les innombrables mauvaises pratiques que l’on se passe de générations en générations.

Il serait temps d’élaguer bien des choses de la tradition. Les conditions ont changées, l’empreinte que nous avons sur la planète est tellement grande que nous influons sur le rythme de celle-ci et nous sommes tellement nombreux que l’on ne peut vivre ensemble.

Il est un mot que l’on n’utilise pas assez: c’est, maintenant. Saisir le jour cela veut dire prendre les choses en considérations et préparer demain. Il faut élaguer ce qui nous retient dans un passé nuisible et, avant de choisir ce qui nous manque, nous débarrasser de ce qui est les mauvaises habitudes que nous avons.

Socialement c’est inacceptable. Personnellement c’est possible. La société s’en va à la ruine parce qu’elle ne pense qu’à l’économie et ne se regarde pas aller. Demain est inexistant et hier qu’un temps béni où l’On était inconscients. Nous sommes comme l’humain qui se réveille difficilement. Il n’y a pas de bouton “snooze” sur la planète et son état. Il est toujours temps de se réveiller pour agir aujourd’hui. Mais se complaire dans avant nuit énormément. Allez hop!

Bertrand (@BDmoi)

Comprenez que vous ne comprenez pas.

Comprendre que l’on ne comprend pas est aussi difficile que de voir le permanent dans le suicide. Dans la plupart des suicides, pour ne pas dire dans tous, les gens sont seuls. Il n’y a personne pour leur faire respirer par le nez, temporiser le temps présent et effacer la noirceur du futur qui envahit la personne suicidaire.

Moi, j’ai réussi à passer au travers grâce au fait que la ligne anti-suicide était submergée. On m’a mit sur le hold, pendant plus d’une heure sans que j’aie l’occasion de parler à personne. Je suis devenu tellement enragé que je me suis dit, tout le monde se fout de moi, je vais me foutre de tout le monde et leur montrer qu’ils ne sont que des trous-du-cul quand vient le temps d’agir pour les autres.

C’était le soir de la victoire de Pauline Marois aux élections. Soir où l’on a essayé d’attenter à sa vie. J’étais au paroxysme du désespoir, bien que j’aie annulé mon vote. Y a-t-il de quoi à comprendre? Non! Il n’y a rien à comprendre. C’est ce qui est arrivé et la façon dont j’ai réagi. C’est tout. La réalité de l’affaire c’est que j’ai eu un sursaut de dignité et une énergie qui s’est développée de la rage.

Donc la morale de l’histoire, c’est ceci: Il faut accompagner les gens dans le désespoir. Mais, on ne fait que voir son point de vue à soi. Ce soir là j’ai fait un tas d’appels sur Twitter, pas de réponse, pas une. Depuis ce temps, quand je sens une personne déprimée sur Twitter, je réponds immédiatement. C’est arrivé quelques fois (7 ou8) et presque toutes les fois ce n’était qu’un cri du coeur. Mais, une fois, c’était pour vrai.

Alors cessez de chercher à comprendre et réagissez. Les gens cherchent à minimiser les choses quand ce n’est pas le temps. Il faut embarquer dans la vision de la personne et lui faire lentement détourner le regard. Pas l’empêcher de voir mais lui faire voir. Pas comprendre. C’est très difficile à faire et à savoir quoi dire. La seule chose qui importe c’est de faire parler la personne. Qu’elle délire ou pas, tant qu’elle parle, elle n’agit pas.

Le problème c’est la culpabilité. Celle de celui qui n’était pas là quand c’était le temps. Il n’y a rien à comprendre, vous n’étiez pas là. Réalité aussi difficile à comprendre, qui prend énormément de temps, ce dont vous disposez mais que la personne suicidaire n’a pas. Il est des choses qui ne s’acceptent pas. Le suicide est la plus difficile que l’on doive accepter. C’est une situation permanente à un problème permanent.

Bertrand (@BDmoi)