Échange, discussion, débat, chicane?

Ma grande aversion envers les partis politiques est connue, du moins de ceux qui lisent mes blogues, aussi suis-je complètement partial. Je déteste les partis politiques parce qu’ils divisent les électeurs de la responsabilité et de l’imputabilité des élus.

L’expression” Ils présenteraient un cochon dans ce comté et il serait élu” est connue de tous et démontre combien le parti fait abstraction de l’élu. Et c’est une réalité. Donc, d’après moi,il faut faire disparaître les partis politiques. Ils nuisent au processus démocratique. Mais y a-t-il un processus démocratique?

Il faudrait au point de départ que l’on puisse échanger. Et là ce n’est pas facile. Je dirais même c’est loin d’une réalité. Dialoguer est difficile. Récemment, j’ai fait une expérience, et j’ai essayé de convaincre quelqu’un d’un fait. J’ai utilisé la stratégie de vouloir lui faire admettre des hypothèses. Ça n’a pas bien fonctionné. J’ai été trop pressé de faire admettre mon point. Du moins c’est ce que j’ai essayé.  Mais c’est un travers qui se trouve amplifié par l’utilisation de Twitter.

L’exemple du Bloc Québécois, à Ottawa, illustre bien le propos où je m’engage. Quand il est question de pouvoir et de futur, plus souvent qu’autrement, il est émotivement difficile d’échanger. On dépasse rapidement le dialogue pour entrer dans le débat. La différence est importante. On essaie de convaincre l’autre que l’on a raison. La réalité n’est pas importante, seulement notre point de vue. L’incapacité de voir le point de vue de l’autre entraîne une discussion d’aveugles (plus grave que dialogue de sourds).

Les journalistes ont beau titrer “chicane au bloc”. Quand aurons-nous la maturité de chercher à se rapprocher de la réalité? Il est difficile pour plusieurs de se démarquer de notre vision pour l’espace d’un instant envisager le point de vue de l’autre. Énoncer des points de vue différents, est perçu par les observateurs comme étant de la chicane. On n’a plus le droit d’énoncer des vues différentes sans être perçus comme de la chicane.

Il faut dégager 3 principaux principes: liberté de parole, prendre le temps de discuter, et finalement objectif de découvrir la réalité ou du moins la plus grande probabilité.

Tant que l’objectif est d’avoir raison, ce qui est la plupart du temps le cas, on ne peut assister à une discussion ou à un dialogue. J’ai essayé et ça ne peut marcher. Il nous faut donc apprendre à distinguer, voir la réalité d’avoir raison, à tout prix.

L’appartenance à un parti, qu’elle soit légère ou partisane, va nécessairement contre le principe de rechercher la réalité. On n’échange plus des points de vues, mais des opinions. Opinions n’est pas nécessairement raison. Un opinion peut apparaître de nulle part, n’être motivé par aucun argument autre que d’être une croyance.

D’après moi on ne réussira à avoir une véritable démocratie que lorsqu’on aura la possibilité d’évaluer objectivement chaque individu, sans le paravent du parti. Mais pour cela il faudra se débarrasser des partis, pouvoir parler avec des arguments de ce que l’on voit, et être capable de prendre du temps pour échanger nos visions. À ce prix, peut-être, aurons-nous une vraie démocratie où les élus représentent les points de vue des citoyens.

Y arriverons-nous un jour? C’est la grâce que je nous souhaite.

Bertrand (@BDmoi)

 

Vraiment? Il fut un temps?

Vraiment? Il fut un temps? Je n’en suis pas si certain. Certains vont dire que les valeurs et les comportements empirent d’années en années. Les comportements ne cessent d’empirer, il semblerait. Pour faire apparence dans les médias, on a toujours des actes de plus en plus graves. On est passé de 1 ou 2 meurtres, pour faire la une des médias à plus de 5 ou 6 pour un entrefilet. Il y a eu 18 tueries dans des écoles aux États-Unis dans les 2 premiers mois de l’année. Mais on n’a entendu parler que d’une, une de trop? Non! Une qui a fait sortir les élèves de classe pour se lever contre le lobby des armes.

Les valeurs n’ont pas changées, mais les comportements aptes à faire émerger ces valeurs eux, ont augmentés en horreur. L’insensibilité collective aux événements qui ne nous touchent pas directement est de plus en plus grande. Il fut un temps où la rareté des événements suffisait à donner une valeur à nos valeurs. Mais depuis la connaissance immédiate de tout ce qui se passe dans le monde est rendue possible, il n’émerge que des choses atroces.

Il fut un temps où les choses proches faisaient place à des articles dans les médias. Des choses qui touchaient directement les gens. Aujourd’hui, je ne blâme pas les médias, mais le résultat est quand même ceci: On ne parle que de ce qui touche un grand nombre de personnes. On a dépersonnalisé l’information et on l’a rendue totalement, virtuelle. Les gens vivent avec un certain niveau de peur et d’incompréhension. C’est la dichotomie entre leur environnement immédiat et celui projeté par les médias, tous, qui nous fait penser que les temps ont changés.

C’est malheureusement la grosseur de l’environnement qui est rendu tellement vaste que ne surfacent que des bribes horribles de gauche et de droite. Il est vrai qu’il fut un temps où la portée de la vue et la portée des médias étaient plus synchronisées.

Selon ma théorie, ce ne sont pas les gens qui ont changés, ils ont toujours été vénaux, mais c’est l’intensité de cette vénalité qui a grandi. La société se perd actuellement entre des reliques du passé et les conséquences de l’élargissement du point de vue.

Donc les médias sociaux auront-ils l’effet de synchroniser notre vision de notre environnement et la représentation réelle de l’environnement humain? J’en doute, mais il émergera une meilleure compréhension du monde tel qu’il est. Du moins si les algorithmes ne le travestissent pas trop.

Bertrand (@BDmoi)